Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2022 a été définitivement adopté par l’Assemblée nationale, en dernière lecture, ce 29 novembre.
Une primo-prescription des orthoptistes, réglementée
Approuvé par la seule majorité de la Chambre des députés, le projet intègre donc bien l’article 68 (anciennement article 40). Celui-ci accorde la primo-prescription aux orthoptistes pour :
- « réaliser un bilan visuel et prescrire des verres correcteurs et des lentilles de contact oculaire ». Mais comme le Sénat le souhaitait, de manière encadrée et : « selon des modalités, des conditions de réalisation et des critères d’âge des patients fixés par un décret en Conseil d’Etat, pris après avis de l’Académie nationale de médecine et du Conseil national professionnel d’ophtalmologie. »;
- « réaliser chez l’enfant le dépistage de l’amblyopie et celui des troubles de la réfraction, selon des conditions et des critères d’âges fixés par un décret, pris après avis du Conseil national professionnel d’ophtalmologie.
Cependant, les orthoptistes ne pourront renouveler la prescription qu’ « à la condition qu’un bilan visuel ait été réalisé préalablement par un médecin ophtalmologiste, dans des conditions fixées par décret, pris après avis du Conseil national professionnel d’ophtalmologie.
L’encadrement des services numériques des Ocam aura bien lieu
Concernant la mise en place du TP intégral dans le champ du 100% Santé, l’article 90 impose l’encadrement des services numériques mis à disposition par les Ocam aux professionnels de santé, selon : « des caractéristiques définies par décret », qui « portent notamment sur les conditions de mise à disposition des informations relatives aux droits et garanties des personnes couvertes par les contrats, sur les modalités et délais de délivrance de l’accord des organismes, lorsque la prestation est soumise à accord préalable, et sur les délais et garanties de règlement des sommes dues. »
Le Parlement a donc voté et validé définitivement le PLFSS 2022, prévoyant un déficit de 20,4 milliards d’euros. Très contesté, le texte avait notamment été rejeté le 25 novembre par le Sénat, après l’échec d’un compromis avec les députés. La majorité sénatoriale, de droite et du centre, s’était particulièrement opposée à l’absence de mesures de réduction du déficit.
À noter que plus de 60 députés ont déposé une saisine auprès du Conseil Constitutionnel.
Vous indiquez dans votre article à plusieurs reprises "dans des conditions fixées par décret, pris après avis du Conseil national professionnel d’ophtalmologie".
Savez vous quand sera sollicité ce CNPO et quand le décret sera publié ? Cela empêche t'il jusque là la mise en œuvre de cette prérogative par les orthoptistes ?
merci pour vos éclaircissements
selon Thierry Bour (président du Snof, Syndicat national des ophtalmologistes de France), les ophtalmologistes ont déjà été sollicités. Le décret devrait sortir d'ici fin avril. Dans l'attente, effectivement, la mesure ne s'applique pas encore.
ou alors les orthop n'auront qu'à prescrire une nouvelle ordo et pas renouveler l'ancienne (vous allez me dire qu'il y'a un historique sauf que chaque orthop ne peut pas savoir si le client est allé voir un autre orthop donc au final, ils peuvent faire comme si chaque consultation etait la premiere)
ps: ils ont ajouté que les opticiens ne pourront renouveler qu'avec un bilan ophta. euh?
Le langage politique ne cesse de me laisser pantois...
Ou est-ce qu'ils peuvent prescrire 1 fois, mais l'ordonnance en question n'est pas renouvelable tant qu'ils n'ont pas vu un ophtalmologiste ?
Ou bien est-ce encore autre chose ? Je suis un peu perplexe...