L’obligation pour les ophtalmologistes d’inscrire l’écart pupillaire sur l’ordonnance du patient entre en vigueur dès demain, jeudi 18 septembre. Rappelons que cette mesure, adoptée dans le cadre de la loi Hamon sur la consommation du 17 mars 2014*, laissait 6 mois aux spécialistes pour être prêts. Cette disposition est née de la volonté du Gouvernement de « réguler les prix de l’optique » en facilitant le développement de la vente des produits sur Internet. Benoît Hamon, ancien ministre chargé de l'Economie sociale et solidaire et de la Consommation, soulignait alors que « le gain serait de 20 à 30%, soit 1,3 milliard de pouvoir d'achat en plus pour les Français ! »
Interrogé par Acuité, le Dr. Jean-Bernard Rottier, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof), estime qu’il faut « respecter le règlement, les lois et autres en mettant bien avant les consignes. Dans toute action médicale, nous nous devons de donner une information précise et loyale au patient. En l’occurrence ici, nous expliquerons que l’EP n’est pas suffisant pour faire des montages corrects, précise-t-il. Le patient doit comprendre que c’est une mesure parmi d’autres et qu’il est responsable de son achat. Pour les petites puissances, il sera sûrement content mais au-delà, il devra prendre ses responsabilités. Nous redoutons les retours car ça prend du temps et, en plus, nous ne pourrons rien y faire. Sauf de dire au patient que monter des verres, c’est un métier et qu’il y a des contraintes », conclut-il.
*Article 39 de la loi n° 2014-344 du 17 mars 2014 relative à la consommation