La Shaperie, c’est à la fois un barbier et un opticien-lunetier. Né de la collaboration entre Jey NoName et Hedi Hamdi, ce concept store a été pensé comme une véritable boutique tendance de produits et d’accessoires dédiés au visagisme. Plus récemment, l’équipe a lancé un service de restauration et customisation de lunettes anciennes. La marque s’apprête aujourd’hui à ouvrir son 2e magasin opticien-barbier et ne compte pas s’arrêter là. Interview...

Acuité : Depuis votre venue sur le plateau TV du Silmo en 2013, comment a évolué La Shaperie ?

Hedi Hamdi : Nous avons ouvert 3 magasins sur la capitale. Dans 2 semaines, nous inaugurons un 4e point de vente, situé dans le IIIe arrondissement. Ce sera le 2e à proposer un concept opticien – barbier.

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Devanture du magasin Louvre-Rivoli ©Guillaume Landry

A. : Rappelez-nous en quoi ça consiste exactement.

H.H. : En lançant La Shaperie, nous avons voulu faire du visagisme. Mais pour moi, « opticien visagiste » ça ne veut rien dire. Je me suis donc entouré pour proposer une offre globale. Le mélange opticien – barber shop fonctionne ! Côté lunettes, nous ne travaillons que des collections « créateur ». Nous présentons également des produits complémentaires, comme des chapeaux. Nous collaborons régulièrement avec des stylistes, des marques de prêt-à-porter ou de cosmétiques, et des émissions de relooking.

A. : Quelle activité vous apporte le plus gros flux de clientèle ?

H.H. : Incontestablement, le barber shop génère plus de trafic. Nous recevons jusqu’à 200 hommes par jour. Nous arrivons à en convertir certains en clients pour l’optique. Mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, la clientèle qui vient pour les lunettes est plutôt féminine. Les femmes recherchent des hommes à barbe ! Plus sérieusement, elles accompagnent souvent ces messieurs et du coup prennent le temps de regarder les produits présentés dans le magasin.

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Optique et barber shop se mélangent à La Shaperie ©Guillaume Landry

A. Quel positionnement avez-vous adopté ?

H.H. : Nous sommes plutôt haut de gamme, avec des modèles uniquement créateurs. Notre panier moyen se situe entre 500 et 600 euros.

A. : Quel nouveau service avez-vous lancé ?

H.H. : Nous proposons depuis peu un service complémentaire de restauration et customisation de montures, plus par passion pour le produit que pour faire de l’argent. Beaucoup de porteurs ont de belles paires de lunettes, c’est dommage de les laisser dépérir. Nous n’avons pas encore défini de facturation précise, cela dépend du travail à faire sur le modèle, si je peux le réaliser moi-même ou si je dois faire appel à des amis opticiens qui ont un atelier. Le but est de rendre ce service accessible au plus grand nombre, pour préserver le côté « bijou » des lunettes. Aujourd’hui, les gens s’extasient devant de la camelote alors qu’il y a de magnifiques montures anciennes.

A. : Quels sont vos projets futurs ?

H.H. : Nous souhaitons développer notre concept en France et à l’international. Nous recherchons des personnes qui collent à notre état d’esprit et qui souhaitent se lancer. Pour cela, il n’est pas nécessaire d’avoir un partenaire barbier. Nous pouvons faire le recrutement ou alors former une personne en interne de A à Z.

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Espace optique du magasin Louvre-Rivoli ©Guillaume Landry

A. Quel modèle de développement adoptez-vous ?

H.H. : Aujourd’hui, les banques ne financent plus l’optique, ni la coiffure en dehors de Paris. Nous fonctionnons donc en autofinancement. Si un opticien souhaite se lancer, il s’associe avec nous et nous le finançons. En ce qui concerne le magasin, le style, l’ambiance et les produits sont à discuter et à adapter en fonction de l’emplacement et des envies de chacun. Seuls les codes de la marque (couleurs, logos...) restent.