Le régime de l’auto-entrepreneur va être profondément remanié avec la loi de finances 2018. Le ministre de l’Economie, Bruno Lemaire a confirmé la promesse de campagne d’Emmanuel Macron : le doublement des plafonds de chiffre d’affaires de ce régime. Limités à 33 100 euros pour la plupart des prestations de services, ils pourront atteindre 66 400 euros. Pour les activités commerciales, ce montant passera de 82 800 à 165 600 euros.
Dans notre secteur, cette évolution concerne principalement les opticiens remplaçants. Avec ces nouveaux plafonds, ils bénéficieront de marges de manœuvre plus importantes pour développer leur activité. « Nous libérons les capacités de production des auto-entrepreneurs, tout simplement parce que cela marche, des emplois sont créés et cela libère la capacité d’entrepreneuriat des Français », a affirmé Bruno Lemaire dans un Facebook live diffusé récemment.
Une question reste en suspens : la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée). A l’heure actuelle, les auto-entrepreneurs en sont exemptés. En sera-t-il de même dans le cadre du doublement des plafonds de chiffre d’affaires ? Selon nos confrères de 20 minutes, ce changement pourrait tout remettre en question. Un auto-entrepreneur devrait facturer « hors-TVA » jusqu’au seuil actuel, puis « avec TVA » lorsqu’il le dépasse. Il serait ainsi obligé de calculer la part de cette taxe à reverser à l’Etat. Grégoire Leclercq, président de la Fédération des auto-entrepreneurs (Fedae), s’insurge : « La mesure ne sert à rien si on garde cette règle. La gestion comptable va devenir complexe, personne ne va y souscrire ».