Ce lundi, notre tour des centrales d’achats se poursuit avec Vogue Diffusion Optique (VDO). Mathieu Moise, directeur général, a répondu à nos questions. « Notre profession a su prouver qu’elle est une véritable filière de santé qui sait se mettre au service de la population, malgré des conditions parfois très difficiles et anxiogènes. » Mathieu Moise ne cache pas sa fierté quant à la façon dont la profession a traversé la période de confinement.
Déjà 2 semaines de rattrapées ?
La centrale a joué un rôle important auprès de ses adhérents pendant la crise. « Certains étaient perdus, il a fallu les accompagner », se souvient le directeur général, qui n’a pas compté les heures passées à étudier et trier toutes les informations qui s’accumulaient, notamment concernant les aides de l’État. « Nous avons commencé par une communication globale envers tous nos adhérents, puis on a fait du cas par cas car tous n’étaient pas dans la même situation. Nous devions apporter des réponses aux besoins de trésorerie adaptées aux problèmes de chacun. »
Après plus d’un mois de reprise, les retours sont positifs. « Certains nous indiquent avoir déjà rattrapé 2 semaines perdues pendant le confinement », affirme Mathieu Moise. « Notre vision pour les prochains mois est positive mais il faut poursuivre les efforts. » Le directeur général de VDO voit en l’indépendant un avenir « ouvert » dû à sa plus grande liberté, mais « cela passera par l’innovation. »
Se tourner vers le made in France
Puisque chaque crise permet d’en tirer des enseignements, la crise a conforté VDO dans ses valeurs et accéléré les projets déjà en cours de développement. « Nous lançons des labels privés de verres et montures Origine France Garantie : "Le Verre Français" et "Lunettes Françaises" », annonce Mathieu Moise.
Un projet coïncidant parfaitement avec la tendance qu’a le porteur à consommer mieux et plus local ? « Je ne suis pas devin », reconnait le DG, observant tout de même que « depuis le déconfinement, on remarque qu’il est sensible à de nouvelles valeurs. » La volonté de la centrale de privilégier les circuits courts et l’éco-responsabilité s’inscrit dans ce sens.
Un déficit de communication à rétablir
VDO profite également de la période pour développer son projet intitulé « Opticien indépendant ». « Les indépendants pâtissent d’un déficit de puissance de communication par rapport aux enseignes », déplore Mathieu Moise. « Internet est un outil qui amène le porteur en magasin. C’est un véritable drive-to-store. » Le but est de faire venir les clients en magasin en améliorant leur référencement digital.
La prise de rendez-vous en ligne sera également possible pour gérer au mieux les flux mais aussi préparer l’arrivée du client en magasin, grâce à un questionnaire. « L’opticien entame ainsi l’anamnèse du porteur et se positionne en véritable professionnel de santé qui propose des solutions visuelles correspondant aux besoins de son client », explique Mathieu Moise. « C’est pour moi la seule manière d’exercer quand on cherche à construire une relation de confiance durable avec le porteur. » Le directeur général de la centrale le promet, ce n’est « que la première étape » : d’autres développements arriveront très prochainement.
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