Alors que le président de la Mutualité Française a annoncé ce mardi 5 décembre une hausse des cotisations des complémentaires santé comprise entre 2% et 4% au 1er janvier 2018, la ministre des Solidarités et de la Santé n’a pas tardé à lui répondre en jugeant cette « anticipation malvenue ».
Interrogée par Jean-Jacques Bourdin sur RMC / BFM TV, Agnès Buzyn a regretté cette annonce alors que le Gouvernement est en « pleine négociation avec les assureurs au sens large pour aller vers un reste à charge zéro pour l’optique, le dentaire et les audioprothèses ». Cela consiste à « remettre tout à plat pour identifier les paniers de soins qu’il faudrait prendre en charge à 100% pour les Français ». « Dans une négociation, annoncer d’ores et déjà une hausse des prix, c’est peut-être anticiper les discussions que nous allons avoir en 2018 », a estimé la ministre.
« J’ai appris cette augmentation comme vous ce matin et je pense m’entretenir avec le président de la Mutualité dans la journée », a-t-elle déclaré. Et de conclure : « C’est une anticipation malvenue ».
Pour la Mutualité Française, cette revalorisation des cotisations s’explique notamment par « le budget 2018 de la Sécu, qui transfère 1 milliard d'euros de dépenses à la charge des complémentaires santé ». L’organisme met en avant une augmentation de 990 millions d’euros des dépenses des Ocam pour l’année à venir.
Des chiffres qui ne convainquent pas tout le monde. Toujours sur BFM TV, le rapporteur de la Commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, Olivier Véran a estimé que sur les 6 dernières années, « ce sont les coûts de gestion des complémentaires » qui ont augmenté et non la prise en charge des soins. Une hausse évaluée à « 2,50€ en plus par mois et par assuré pendant 6 ans ».
Il faudrait couper tous les pouvoirs des mutuelles! C'est un scandale que la santé soit privatisée à ce point, qu'on tombe sur une qualité minable parce que tout est négocié, calculé pour avoir le rapport marge/prix le plus important sans aucun souci pour ceux qui cotisent.
En tout cas, les mutuelles ont bien montré ce qu'elles en pensent : Qu'elles peuvent faire ce qu'elles veulent quand elle le veulent