Ocam

[Exclu] « RAC 0 » en optique : « L’intérêt des réseaux de soins à peser sur les tarifs ne va pas disparaître »

[Exclu] « RAC 0 » en optique : « L’intérêt des réseaux de soins à peser sur les tarifs ne va pas disparaître »

Emmanuel Sève, auteur de l’étude "Les plateformes santé et réseaux de soins dans l’assurance", Xerfi - mars 2018

Aucun vote pour le moment

Face aux enjeux du « RAC 0 » en optique, en audio et dentaire, Xerfi a mené une étude pour appréhender les menaces et les opportunités auxquelles devront faire face les plateformes de services. Quel sera l’avenir des réseaux de soins, leurs forces et faiblesses dans le jeu concurrentiel actuel et à venir ? Réponses avec Emmanuel Sève, auteur de l’étude.

Acuité : Quel est aujourd’hui l’impact effectif des réseaux de soins sur les prix et prestations des professionnels de santé ?

Emmanuel Sève : Pour réaliser notre étude, nous nous sommes appuyés sur les données du rapport de l’Inspection générale des Affaires Sociales (Igas), publié en septembre 2017. On remarque d’ailleurs un décalage entre les chiffres parfois annoncés par les plateformes de services qui sont supérieurs aux impacts effectifs sur les prix moyens.

En optique, nous observons que le secteur est plus mature en termes de régulation par les Ocam, avec un nombre de complémentaires santé rattachées aux réseaux de soins* mais aussi de bénéficiaires et de professionnels conventionnés plus important. Il y a environ 1/3 du marché qui est aujourd’hui intermédié, selon l’Igas. Et le taux de recours aux réseaux est d’environ 60% (contre 50% en audio, NDLR).

A. : Certaines réglementations récentes, comme le plafonnement des remboursements, auraient pu diminuer l'intérêt des réseaux de soins. Qu’en est-il ?

E.S. : Il y a eu en effet des réformes importantes dans le champ de l’assurance santé avec l’objectif de renforcer l’accès aux soins et à une complémentaire santé. Toutefois, la régulation des pouvoirs publics n’a pas fait reculer les plateformes. Au contraire elle a accéléré l’affiliation des Ocam aux réseaux de soins, qui gardent des marges de manœuvre.

A. : En sera-t-il de même avec la réforme « RAC 0 » ?

E.S. : L’intérêt de peser sur les tarifs ne va pas disparaître même s’il y a un panier de soins « RAC 0 ». S’il est aujourd’hui porté sur les produits entrée de gamme, l'intérêt de la pression tarifaire va certainement migrer sur le moyen / haut de gamme en dehors de ce panier. L’enjeu sera également d’assurer toujours un meilleur rapport qualité / prix avec des critères extratarifaires qui ont déjà commencé à faire leur apparition dans les cahiers des charges proposés aux professionnels de santé et aux fabricants. C'est une évolution des plateformes déjà largement entamée qui va s'accélérer et l’item « qualité » va être au cœur du travail des plateformes pour que les réseaux de soins ne perdent pas de sens.

Il s’agit également de distinguer le collectif de l’individuel. C’est certainement sur les contrats individuels que le panier « RAC 0 » aura un impact plus important, les niveaux de prise en charge étant plus faibles et le reste à charge subi plus élevé. Les complémentaires auront sûrement à arbitrer : devront-elles recourir à une plateforme de services qui pèse sur le coût des cotisations (de 2 à 4 euros par contrat) ? Elles pourront choisir, par exemple, de conserver les services des réseaux de soins pour les contrats collectifs et se contenter du panier minimum défini par le « RAC 0 » pour les contrats individuels.

A. : Trois plateformes de services doivent renouveler leurs réseaux de soins en 2019, quelle sera la place de l’engagement qualité dans les futurs appels à conventionnement ?

E.S. : Les plateformes de services vont sans doute aller plus loin sur cet engagement qualité avec un travail global qui est amorcé sur l’efficience des soins et une approche moins centrée sur le prix. Cette démarche pousse au développement des réseaux afin d’appréhender l’amélioration de la qualité, réduire les surcoûts et valoriser les professionnels les plus compétents.

A. : Comment se dessine le paysage des réseaux de soins dans le jeu concurrentiel actuel et à venir ?

E.S. : Historiquement, il s'est construit sur des logiques transverses. Or on observe aujourd’hui un recloisement des plateformes de services. Un mouvement se dessine en lien avec le phénomène de concentration dans le secteur des Ocam. La création du groupe Vyv et le rapprochement des réseaux de soins sous le nom Kalixia est un tournant dans la structuration de ce grand pôle mutualiste. Les propositions qui seront faites aux assurés, davantage tournées vers l’accessibilité aux soins et une accessibilité tarifaire importante, ne seront pas les mêmes que celles des assureurs et des institutions de prévoyance. En parallèle, se constitue un pôle paritaire spécialisé sur le collectif autour d’Axa et Itelis, qui a une approche très dure avec les professionnels de santé. Enfin, Carte Blanche et Santéclair misent sur l’individuel avec davantage d’accompagnement et de services aux assurés.

* Dans le top 20 de l’assurance santé, il n’y a plus que le Crédit Mutuelle qui est hors réseaux.

Réagissez !
2 commentaires
Identifiez-vous pour poster des commentaires

Marc Tracard
Encore un moyen pour les ocam de détourner la loi
En misant sur le haut de gamme ils vont essayer de faire baisser les prix de vente alors que les prix d achat eux ne vont pas baisser ........
Alors qui est coupable ?
Les ocam ou les opticiens qui signent ces réseaux et acceptent de travailler sans aucune rentabilité
Aucun corporatisme dans cette profession c est juste le plus opportuniste qui va essayer de bouffer l autre mais à quel prix .....
Sans oublier que bien souvent ce sont surtout des marchands de lunettes et non pas de vrais opticiens qui rentrent dans ces réseaux alors je voudrais bien comprendre à quel niveau se situe la qualité.
Est ce sur le prix ou le service ?
Pour le prix on peut tous le faire mais le service c est un autre problème....
C est à cette profession de se prendre en main et à refuser que seules les ocam puissent gagner de l argent sur leur dos et sur celui des assurés.
Fred Rygo
Bonjour
Il est clair que SANTECLAIR n'avait pas prévu de fermer boutique!!
Il y a de grandes discussions mais n'oubliez pas qu'a la fin ce sont les mutuelles qui vont établir les règles du jeu.N'oubliez pas que Mr Ferrand a soutenu Mr Macron!!
Tout ces palabres et ces réunions ne sont que de la poudre aux yeux ,, en fait ,une parodie de démocratie .....
Les dernières annonces...
  • Materiel
    4 500 €
    -
    (06) Alpes-Maritimes

    Table d'examen de vue avec siège et tête...
Pratique
Sondages

Notre filière est-elle suffisamment mobilisée pour sensibiliser le public aux enjeux de la myopie ?

Total des votes : 693

Êtes-vous favorable aux lunettes de seconde main en magasin ?

Total des votes : 865

Identification