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« RAC 0 » : Les complémentaires santé s’interrogent sur le coût de la réforme

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Au lendemain de l'annonce par Emmanuel Macron d'un accord en optique, en audioprothèse et en dentaire sur la réforme du reste à charge zéro, les complémentaires santé s'interrogent.

Elles seront mises à contribution sur le plan financier, mais la mise en place du RAC 0 ne devra pas entraîner de hausse des cotisations des organismes complémentaires d'Assurance maladie (Ocam). « Cette réforme ne saurait engendrer d'augmentation spécifique du coût d'acquisition d'une complémentaire santé pour les assurés », a déclaré Emmanuel Macron, lors du Congrès de la Mutualité française à Montpellier, où Acuité était présent. « C'est l'engagement collectif que nous avons pris. Et, il n'y a dans cette affaire, pas de marché de dupes », a-t-il insisté.

« Cela dépendra vraiment de la consommation médicale »

Interrogé sur le coût pour les assurés et les complémentaires santé de cette réforme, Jean-Paul Lacam, délégué général du centre technique des institutions de prévoyance (CTIP), estime que la mise en application du reste à charge zéro « ne sera pas neutre sur le plan financier ». « Nous ne sommes pas capables de présupposer une augmentation des cotisations. Cela dépendra vraiment de la consommation médicale », a, pour sa part, déclaré Bertrand Boivin-Champeaux, directeur prévoyance et retraite supplémentaire au sein du CTIP.

A l’heure actuelle, les complémentaires santé ne sont pas en mesure d’évaluer précisément le coût de cette mesure. Les trois familles de complémentaires santé (mutuelles, institutions de prévoyance et assureurs) indiquent être arrivées à des chiffrages différents.

Pour Jean-Paul Lacam, cette réforme est le résultat d’une « approche très encadrée » des négociations avec la Direction de la Sécurité sociale (DSS). « Cet encadrement ne favorise pas les initiatives de terrain des acteurs et va se traduire par un renforcement du contrat responsable », ajoute-t-il.

Un possible « effet de rattrapage »

L’entrée en vigueur du « RAC 0 » pourrait entraîner un « effet de rattrapage ». Des assurés pourront en effet s’offrir les soins auxquels ils avaient dû renoncer. « Les 3 secteurs (optique, audio et dentaire, ndlr) étaient les angles morts de la protection sociale. Alors que le reste à charge s’élève à 8,3% pour toutes les dépenses de santé en France, il est de 22% en optique. Résultat : les personnes les plus défavorisées renoncent aux soins. L'accord que nous venons de signer répond à une double ambition sanitaire et sociale afin d’améliorer l’accès aux soins », a fait savoir mercredi 13 juin, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, lors du Congrès de la Mutualité Française.

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