L’Unsaf, le syndicat national des audioprothésistes, poursuit son bras de fer avec Kalivia et Harmonie Mutuelle, dont l’annonce d’une anticipation du 100% Santé, dès le 1er juillet 2019, pour ses assurés sous contrat individuel au sein de son réseau d’opticiens et d’audioprothésistes s’apparente à un « coup de com’ ». Le syndicat fait néanmoins cavalier seul, puisque le Synea (Syndicat des entreprises de l’audition) et le Synam (Syndicat national de l’audition mutualiste), pourtant signataires aux côtés de l’Unsaf du protocole d’accord sur le 100% Santé en juin 2018, ont accepté un accord avec Kalivia pour la concrétisation de cette anticipation.
Une occasion à ne pas manquer
Pour Luis Godinho, président de l’Unsaf, cet accord avec Kalivia crée un précédent fâcheux et ouvre la voie à un renforcement de la pratique du remboursement différencié tant en audio qu’en optique. « Or, avec le 100% Santé, le rôle des réseaux doit être interrogé en profondeur : quelle est la valeur ajoutée réelle des réseaux de soins alors que le 100% Santé va supprimer tout reste à charge subi pour les Français ? », souligne-t-il à acuite.fr.
« Les réseaux de soins dont l’activité a été encadrée par la loi Le Roux ont des résultats mitigés puisque l’Igas a écrit (dans son rapport publié en septembre 2017, ndlr) que « loin de corriger les inégalités d’accès aux soins, les réseaux auraient plutôt tendance à les accentuer ». Logiquement, les pouvoirs publics n’ont jamais invité les réseaux de soins à la table des négociations de la réforme 100% Santé. Il est donc temps de revoir ce cadre législatif. Le 100% Santé donne une véritable force de négociation aux professionnels de santé. A eux de s’en saisir ! »
Selon le président de l’Unsaf, une concertation avec les 2 autres filières concernées par la réforme 100% Santé permettrait de défendre plus efficacement les intérêts des professionnels : « Doit-on, à l’heure du renouvellement des réseaux de soins pour 2020, signer comme un seul homme sans se poser ensemble les bonnes questions ? », s’interroge-t-il. Avant d’en appeler à des échanges sur cette problématique avec les représentants des chirurgiens-dentistes et des opticiens.