Le gouvernement de Michel Barnier a dévoilé son projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025.

L'exécutif a pour objectif de ramener le déficit à 5% du PIB en 2025 et 3% en 2029. Il propose ainsi un ensemble de mesures visant à trouver 60 milliards pour redresser les comptes publics.

Plus de deux tiers (68%) portera sur une réduction des dépenses, de l'ordre de 41,3 milliards d'euros et le reste (32%) par une hausse des recettes, reposant principalement sur les grandes entreprises. Le gouvernement a prévu une taxe pendant 2 ans sur les sociétés qui doit rapporter 8 milliards d'euros dès l'année prochaine.

Réduire le budget de la Sécu

Sans surprise, la Sécurité sociale, qui représente près de la moitié de la dépense publique, prendra une part prépondérante pour réaliser des économies d'ampleurs. Le gouvernement vise un déficit de la Sécurité sociale de 16 milliards d'euros en 2025 après 18 milliards d'euros en 2024, d'après le projet de loi présenté le 10 octobre en Conseil des ministres.

Maîtriser la progression de l'Ondam

L'objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam), qui fixe le plafond à ne pas dépasser en matière de soins de ville et d'hospitalisation sera contenu à +2,8% en 2025, contre +3,3% en 2024. Résultat : 4 milliards d'euros d'économies sont prévus, dont 1 milliard sur les prix des médicaments et 200 millions d'euros pour les dispositifs médicaux.

Hausse du ticket modérateur

En outre, pour réduire le déficit de la Sécu, ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 prévoit bien de diminuer la prise en charge des consultations médicales de 70 à 60% par l'Assurance maladie, et d'augmenter celle des complémentaires santé. La hausse du ticket modérateur de 30 à 40% représente un coût supplémentaire de l'ordre d'un milliard d'euros.

« Les mutuelles devront répercuter ce transfert sur les cotisations »

Pour financer ces nouvelles dépenses, la Mutualité française a d'ores et déjà prévu une augmentation des cotisations : « les mutuelles ont des résultats économiques chaque année à peine à l'équilibre (entre 0,1 à 0,2%) » et « devront répercuter ce transfert sur les cotisations », a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Si les modalités exactes de ce transfert n'ont pas encore été arrêtées, la Mutualité française déplore que cette « mesure touchera l'ensemble des populations et plus particulièrement les personnes qui consultent fréquemment des médecins, tels que les seniors ou les personnes souffrant d'une affection longue durée (ALD) ».

Lutte contre les fraudes

La quête d'économie passe également par une lutte accrue contre la fraude. 1 000 agents supplémentaires seront déployés sur la lutte contre les fraudes sociales sur la période 2023-2027, « soit une augmentation de 20% des effectifs dédiés par rapport à 2022 ».

La cible fixée à l'Assurance maladie pour la période 2024-2027 s'élève ainsi à 2,4 milliards d'euros de fraudes détectées. Son plan vise notamment les professionnels de santé et les centres de santé.

Développement de la télémédecine

Enfin, il est noté dans ce PLFSS 2025, que la stratégie de l’« aller-vers » sera poursuivie en direction des populations des territoires sous-denses via une stratégie de soins itinérante (notamment grâce au développement de la télé-médecine ou encore au développement des « médicobus ») et de celle des publics précaires, les plus éloignés du soin