Après avoir présenté le 26 février dernier leurs positions en matière de relations avec les Ocam, le Collège National d'Audioprothèse (CNA), le Syndicat National des Entreprises de l'Audition (Synea) et le Syndicat National des Audioprothésistes (Unsaf) « s'inquiètent des conditions déséquilibrées imposées par la plateforme Kalivia (Malakoff Médéric et l’Union Harmonie Mutuelles) aux professionnels de l'audioprothèse » et leurs conséquences pour les patients. Ces derniers réclament la modification de l’appel à référencement ainsi que le prolongement au-delà du 23 avril, du délai pour émettre des propositions.
S'inscrivant dans une démarche constructive, les organisations professionnelles demandent à rencontrer Laurent Borella, directeur santé de Malakoff Médéric, ainsi que Bruno Céron, directeur général adjoint d’Harmonie Mutuelle, pour travailler à un « partenariat équilibré entre financeurs complémentaires et professionnels de santé ». Ils soutiennent que les limitations posées par le « Règlement d'appel à propositions » sont incompatibles avec le principe d'ouverture des réseaux de soins d'Audioprothèse (loi du 27 janvier 2014).
Les thèmes de modification de l’appel à référencement
Pour ce qui est de l'offre Prim Audio, les centres partenaires doivent proposer des équipements à 700€ maximum à tout bénéficiaire qui en ferait la demande. Le CNA, le Synea et l’Unsaf jugent « injustifié et totalement déséquilibré » de fournir sans conditions de ressources des appareillages aux mêmes conditions tarifaires que l’offre CMU. « Une telle offre est susceptible de nuire à la qualité du service fourni par l’audioprothésiste », précisent-ils. Et d’ajouter : « la profession est prête à travailler avec les assureurs des Régimes Obligatoire et Complémentaire sur la mise en place de tarifs sociaux ».
En outre, alors que Kalivia a procédé à un « appel à référencement » auprès des fournisseurs, les syndicats plaident pour le libre choix de l’appareil par l’audioprothésiste. « Nous sommes très vigilants au respect de cette règle qui garantit que le patient bénéficie de l’aide auditive la plus adaptée à ses besoins parmi tous les produits et fabricants disponibles sur le marché », soulignent-ils.
Il est demandé aux professionnels de santé de porter seuls l’effort financier « par souci de solidarité » et d’appliquer « si nécessaire une remise sur les tarifs déclarés » afin de ne pas laisser de reste à charge aux bénéficiaires de moins de 20 ans ou atteints de cécité. « Si les bénéficiaires en question règlent chaque mois leur cotisation de complémentaire santé, n’est-ce pas pour être tout simplement remboursés plutôt que de dépendre de la « solidarité » des professionnels de santé ? », s’interroge la profession qui se déclare, là encore, ouverte à un échange constructif avec des complémentaires pour améliorer cette prise en charge.
Enfin, concernant la possibilité pour les patients de faire un essai gratuit, les organisations professionnelles estiment que Kalivia transforme cette pratique « en une obligation, encadrée dans un protocole qui ajoute des lourdeurs et des coûts.» « On pénalise ainsi les professionnels sans apporter la preuve d’une réponse améliorée pour les patients », affirment-ils. En réponse aux principales demandes du CNA, du Synea et de l’Unsaf, la gouvernance de Kalivia soutient « qu’elle reste ouverte au dialogue avec la profession, avec laquelle elle partage l’objectif d’une meilleure prise en charge de la perte d’audition », ajoutant « que c’est dans cet esprit, et dans le respect des réglementations en vigueur, qu’ont été rédigés les documents contractuels de l’appel à proposition en cours : la promotion des meilleures pratiques, à des tarifs maitrisés ».