Nous vous en parlons sur Acuité depuis 2010, la lumière bleue émise par le soleil mais aussi par les sources lumineuses artificielles LCD ou LED (ordinateurs, Smartphones, télévisions...) peut être bénéfique pour la santé, car elle régule notre horloge biologique interne, mais aussi néfaste pour nos yeux. Partant du constat que le verre ophtalmique corrige mais peut aussi prévenir, Essilor a annoncé officiellement, lundi 11 mars, la sortie en 2013 du traitement Crizal Prevencia, qui protège du spectre lumineux nocif. Une innovation issue d'un programme de 4 ans de recherche en partenariat avec l'Institut de la Vision. Pilotées par le Professeur José-Alain Sahel, les équipes de chercheurs ont réussi à identifier très précisément la partie de la lumière bleue toxique pour certaines cellules de la rétine.
De la photo-protection sélective pour réduire les risques de DMLA et de cataracte
Pour identifier le spectre néfaste de la lumière bleue, les chercheurs ont mis en place un test in vitro d'exposition lumineuse sur des cellules rétiniennes pour établir la nocivité des rayons, en fonction de leur longueur d'onde. Résultat : ce sont celles comprises entre 415 et 455 nm (435 nm ± 20) qui sont les plus dangereuses pour les cellules rétiniennes cibles et qui favorisent le risque d'apparition d'une DMLA. Avec la cataracte, ces deux maladies oculaires concernent 3,2 milliards de personnes aujourd'hui. Rappelons également que l'exposition à la lumière bleue peut entraîner picotements des yeux, éblouissement, vision floue. On constate aussi des maux de tête, lourdeur des paupières, fatigue, trouble de la fixation, de la concentration. Ces premiers effets sont certes gênants pour la personne qui les subit mais il y en a de plus graves. La lumière bleue trompe l'organisme et peut perturber le cycle circadien, provocant des troubles du sommeil et de l'humeur.
Deux ans de R&D chez Essilor ont abouti à la conception du verre Crizal Prevencia, mis au point grâce à la technologie Light Scan qui filtre la lumière de manière sélective :
- en laissant passer la lumière bleue bénéfique,
- en filtrant les rayons nocifs de la lumière bleue, qui contribuent à la DMLA, ainsi que les UV, en cause dans l'apparition de la cataracte,
- en préservant la transparence du verre.
« Avec ce traitement, nous observons 25% de mortalité cellulaire de l'épithélium pigmentaire rétinien (EPR) en moins par rapport à un oeil nu, précise Thierry Villette, directeur R&D neuro-bio-sensoriel chez Essilor. Il s'adresse à tous, plus particulièrement aux enfants de moins de 10 ans et aux adultes de plus de 45 ans, dont les facultés de défense ne sont pas optimales ».
Avec une commercialisation prévue fin 2013, Essilor compte déployer tout au long de l'année des actions de communication en commençant par les ophtalmologistes, suivis des opticiens et enfin du grand public. Acuité reviendra également sur cette notion de sensibilisation à ce risque et vous fera partager les travaux des chercheurs du monde entier.
Lire aussi notre article du 27/02/2013 : La lumière bleue, un nouveau danger pour les yeux (28/02/2013)
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