La semaine dernière, l'Asip Santé (Agence des Systèmes de Santé Partagés) annonçait la suspension jusqu'à nouvel ordre des travaux liés au projet de Dossier Optique Partagé (volet optique du Dossier Médical Personnel). Raison invoquée : « la difficulté, pour les opticiens, ophtalmologistes et orthoptistes, à s'entendre sur la nature des données à partager ». (voir notre news du 14 février)
Déception chez les opticiens
Le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France) rejette la faute sur les opticiens : le Dr. Jean-Bernard Rottier, son président, estime que la vraie raison de cette interruption est « leur refus d'entrer dans le DMP la nature des verres vendus et les choix techniques du montage ». Mais du côté des opticiens, on rejette cette accusation. La Fnof (Fédération nationale des opticiens de France), qui participait aux négociations sur le Dossier Optique Partagé, continue de soutenir le projet. Son président Alain Gerbel se dit « extrêmement déçu » de la suspension des travaux. « J'espère que les propos tenus par Jean-Bernard Rottier n'engagent que lui et non l'ensemble des ophtalmologistes de France. Je suis prêt à travailler sur un dossier médical optique dans l'intérêt des patients », nous a-t-il déclaré. Pour le SynOpe (Syndicat des opticiens sous enseigne), également partie prenante sur ce dossier, le DMP est aussi « un sujet important qui doit être travaillé ». Christian Roméas, président de l'organisation, annonce « avoir pris acte de la décision de l'Asip Santé », mais « n'a pas de déclaration à faire » quant aux accusations du Snof.
L'opticien pourrait être un catalyseur du DMP
L'association EDI-Optique, associée aux travaux du Dossier Optique Partagé en tant qu'observateur, juge elle aussi « très regrettable » cette rupture des négociations. Concernant la dématérialisation des ordonnances, son président Philippe Peyrard souligne que « la plupart des ophtalmologistes ne sont pas prêts techniquement et doivent progresser sur ce point. Il faudrait aussi que les pouvoirs publics considèrent ce dossier comme une priorité. A ce jour, à peine 50 000 DMP ont été créés, et l'optique pourrait être un facilitateur pour le déploiement du dispositif : l'ophtalmologiste n'a pas le temps de créer des DMP pour ses patients, alors que l'opticien pourrait le faire. Il est dommage que les syndicats d'ophtalmologistes et d'opticiens ne se soient pas accordés sur le contenu du dossier optique partagé : il faudra trouver un plus petit dénominateur commun qui permette de relancer les négociations. On peut aussi espérer que des initiatives « privées », venant d'acteurs du secteur, prennent le relais ».
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