A l'occasion du Silmo, la Fnof (Fédération nationale des opticiens de France) et le Synom (Syndicat national des opticiens mutualistes) ont affiché des prises de position radicalement divergentes sur les réseaux d'opticiens mis en place par les complémentaires santé. La Fnof, présidée par Alain Gerbel, affirme dans la presse grand public que « les réseaux ouverts ou fermés ébranlent les principes fondateurs du métier d'opticien : liberté, indépendance, qualité et proximité », en remettant en cause « le libre choix de l'opticien et le libre choix de l'équipement, le principe de libre concurrence et l'égal accès aux soins visuels sur l'ensemble du territoire ».
Le Synom, présidé par Christian Py, plaide à l'inverse en faveur de ces réseaux. Il reprend les résultats d'une enquête Ipsos pour la Mutualité Française, selon laquelle « les réseaux d'opticiens agréés présentent des avantages largement plébiscités par les Français : 8 sur 10 sont intéressés par le tiers-payant, par une amélioration du remboursement ou par des tarifs négociés avec les opticiens par les complémentaires santé, et 6 sur 10 accepteraient d'être orientés par leur Ocam vers des opticiens agréés ».
Le SynOpe en faveur d'un rapport gagnant-gagnant
Suite aux déclarations du Synom, le SynOpe (Syndicat des opticiens sous enseigne) « ouvre la porte de la négociation ». Le syndicat, présidé par Christian Roméas, se montre « partisan d'échanges plus fréquents afin d'avoir des relations de confiance et de respect mutuel qui doivent s'instaurer avec les Ocam, au regard de leur implication indéniable dans le remboursement » et « n'entend pas cautionner des combats d'arrière-gardes menés au travers de discours populistes qui se veulent séducteurs ». « Le rôle que jouent les complémentaires santé dans l'accès à un équipement optique ne saurait en aucun cas être nié et doit conduire, selon le SynOpE, à permettre la mise en place de process acceptables pour tous, dans l'intérêt des porteurs ». L'organisme se montre ainsi ouvert à l'engagement de discussions avec l'Unocam (Union nationale des organismes complémentaires d'assurance maladie) « pour établir les règles qui devront régir les relations de partenariat acceptables ». « Le respect des compétences de chacun doit guider la réflexion, sans que les uns tentent de faire le travail des autres. La notion de référencement est un sujet complexe qui ne doit pas conduire à l'exclusion de produits ou de fournisseurs au détriment de la qualité ou de l'innovation pour les porteurs ».
« Ces relations équilibrées doivent s'instaurer sur des bases claires, et un encadrement des pratiques qui peuvent être aujourd'hui critiquables en matière de transparence et de liberté pour le consommateur et l'opticien. Le SynOpE appelle donc de ses voeux une concertation avec le Synom et tout autre partenaire qui, conscient de ces réalités, accepterait d'identifier des solutions simples permettant d'instaurer un rapport gagnant/gagnant entre les OCAM et les opticiens dans l'intérêt du patient ».
Voir aussi nos débats du Studio TV Acuité Silmo 2012 :
Les Ocam sont-ils hors la loi en exigeant vos données clients ?
Face à face : les Ocam peuvent-ils sortir de l'optique ?
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