Une fois n'est pas coutume. Alors que les médias grand public victimisent depuis plusieurs années les complémentaires santé face à des opticiens soit-disant peu scrupuleux, le magazine Capital inverse cette tendance et ouvre ses colonnes aux arguments des anti-réseaux.
« Baisse de la qualité et perte de la liberté de choix »
A l'occasion d'un dossier « Santé », l'édition de mai du journal économique consacre une double page à la politique des Ocam qui choisissent de faire baisser les prix via des réseaux de professionnels de santé. Après avoir expliqué ce système, Capital reprend les arguments des organisations professionnelles, notamment de notre secteur, qui « crient à la baisse de la qualité » : « les syndicats comme le SynOpe, le Casopi et la Fnof accusent pêle-mêle les réseaux d'attenter à la liberté de choix, de mettre en danger l'ensemble de la filière optique et de menacer la santé visuelle des Français » . Capital donne la parole à Eric Plat, PDG d'Atol, qui explique aux lecteurs que les « tarifs négociés sont si bas que les opticiens peuvent être tentés de vendre un produit de qualité inférieure ». Propos corroborés par Alain Gerbel, président de la Fnof, qui assure que « c'est comme ça que les Français vont se retrouver avec des verres chinois et une monture de Taïwan sur le nez ».
« La partie n'est pas gagnée » pour les Ocam
Capital rappelle en outre qu'à ce jour, seule une minorité de consommateurs fréquente les réseaux montés par ces Ocam. Un assureur avoue lui-même à Capital que « la partie n'est pas gagnée, entre ceux qui ne sont pas au courant, ceux qui restent fidèles quoi qu'il arrive à leur dentiste ou à leur opticien et ceux qui se méfient des offres trop alléchantes des professionnels agréés ». Selon le magazine, ce taux de fréquentation est compris entre 10% et 40% en fonction des complémentaires santé.