La réingénierie des diplômes des paramédicaux, qui s'inscrit dans l'intégration au processus LMD (Licence-Master-Doctorat), suit son cours. Selon le SNAO (Syndicat national autonome des orthoptistes), la formation des orthoptistes devrait se voir très prochainement reconnue au niveau licence, comme « le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche l'avait décidé, dès le début des travaux il y a deux ans ». Cette décision, présentée par le gouvernement comme un « bien beau cadeau », suscite la désapprobation du syndicat. « Le SNAO conteste avec la plus grande fermeté cette « conclusion » préalable, s'étonnant aussi de la rapidité avec laquelle les travaux se devaient d'être bouclés », déclare son président Laurent Milstayn.
« Une formation limitée pour un métier de plus en plus complexe »
Le SNAO cite en exemple les orthophonistes, qui ont récemment obtenu la reconnaissance au grade master, et les masseurs kinésithérapeutes qui, « pour la quasi-totalité des étudiants, ont obtenu le niveau M1 ». « Notre histoire et notre mode d'exercice nous rapprochent pourtant de ces deux professions étant toutes trois des professions de rééducation conventionnées », explique Laurent Milstayn. Il ajoute que « les prises en charge en orthoptie sont devenues complexes et exigent des compétences plus approfondies et diversifiées ainsi qu'une formation à la démarche scientifique. Dans un contexte de baisse démographique annoncée des ophtalmologistes, il est surprenant d'entendre la volonté des politiques de voir les orthoptistes venir prendre une place plus importante dans la filière visuelle et, dans le même temps, de limiter la formation des futurs professionnels ». Le SNAO n'entend pas accepter la licence. Il « exige la reprise des travaux sur le référentiel formation afin de faire évoluer les pratiques professionnelles en fonction des progrès de la connaissance scientifique et des besoins de la population ».
Rappelons que la réingénierie des diplômes paramédicaux doit répondre à de multiples enjeux, comme la création de passerelles entre les différentes formations, ou encore la mutualisation des enseignements pour faire émerger une culture et des modes de travail communs. Les opticiens sont également concernés par cette réforme, et devraient voir à terme leur formation redéfinie et intégrée au dispositif LMD. Mais sa mise en oeuvre pour notre profession, initialement prévue pour 2013, prend du retard, et aucun calendrier précis n'a pour l'heure été arrêté.
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