Le droit de primo-prescription des orthoptistes est maintenu. En revanche, le renouvellement, avec adaptation ou non, ne serait possible que si un bilan visuel a été réalisé par un ophtalmologiste. Le délai sera fixé par décret, et cela concerne le renouvellement par les orthoptistes et les opticiens.
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2022 a été présenté vendredi 24 septembre par le gouvernement. La partie consacrée à la filière visuelle est éloquente, notamment pour notre profession. Les orthoptistes devraient obtenir la primo-prescription, et ainsi réaliser des bilans visuels simples pour les faibles corrections et prescrire lunettes et lentilles, le tout sans prescription médicale préalable. Mais pas les opticiens !
Le rapport Igas oublié
Les préconisations du rapport Igas, en tête desquelles la possible primo-prescription par les opticiens, ont donc été totalement mises de côté. Pourtant, compte tenu de la démographie des orthoptistes et de leur répartition géographique identique à celle des ophtalmologistes, ces mesures ne devraient pas être efficaces pour réduire les délais d'attente chez ces derniers. Même si le ministère de la Santé assure le contraire dans son dossier de presse.
Selon nos sources, il y a là une volonté de la part du gouvernement d'apporter en optique, comme dans d'autres domaines, plus de délégations aux auxiliaires médicaux. Et l’opticien n’en est pas un…
Rappelons que, au 1er janvier 2021, on comptait 5 863 orthoptistes de France (dont 3 322 libéraux ou mixtes). Ces derniers deviendraient en quelque sorte des référents de la prévention en santé visuelle dans le pays. Un peu comme les optométristes Outre-Manche.
La primo-prescription pour les orthoptistes… mais pas que !
D’autant que, selon nos informations, 2 dispositifs supplémentaires en faveur des orthoptistes devraient s’ajouter à ce projet :
- Le dépistage de l’amblyopie et des troubles de la réfraction des jeunes enfants sans prescription médicale dans le cadre d’une campagne « MT’Yeux » (pour les 9-15 mois et les 30 mois-5 ans) ;
- Un nouveau protocole concernant les résidents entrant en Ehpad.
D'une part le texte définitif n'est donc pas écrit.
D'autre part, les changements de règles professionnelles concernant les opticiens ne passeront pas par la LOI mais par DECRET. Cela ne se fera donc pas au sein du PLFSS. Et même les lois concernant les orthoptistes seront conditionnées aux décrets finals qui promulgueront cette loi.
Les syndicats FNOF et ROF continuent leur travail pour défendre notre avenir et la réforme de notre profession. Il y a en particulier un énorme travail à faire en réforme de la formation et tous nous devrions soutenir le travail du CNOF qui est l interlocuteur référent face à l Etat. Concernant l'optométrie, il faut aussi balayer devant notre porte et se demander ce qui a amené aux restrictions concernant les diplômes délivrés à la faculté d Orsay... Il ne me semble pas avoir entendu d'explications de la part de ceux qui ont organisé cette formation d'optométrie.
Ok pour les orthoptistes.
Mais qu'en est il des optométristes ? Ne sont ils pas autant à même que les orthoptistes d'assurer ces missions ?
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