Piqûre de rappel sur la téléconsultation. Dans un communiqué, le Syndicat National des Ophtalmologistes de France (SNOF) et le Syndicat National Autonome des Orthoptistes (SNAO) rappellent que « la téléconsultation n’est ni une fin en soi ni un business ». Selon les deux syndicats, les mauvaises pratiques abondent et les offres de télémédecine « débridées » et non conformes se multiplient dans lesquels « les orthoptistes et les ophtalmologistes servent souvent d’alibi, notamment dans des lieux commerciaux ou avec une pseudo téléexpertise robotisée ».
Dans le document, le SNOF et le SNAO rappellent donc que :
- La téléconsultation est un acte médical qui doit se passer en visio simultanée
- La téléconsultation « asynchrone » n’existe pas
- La téléconsultation doit pouvoir être suivie par une consultation présentielle pour le cas nécessitant, si possible avec le même médecin
Garantir la qualité et la pertinence de la téléconsultation
Il est également précisé que l’intervention d’un orthoptiste à distance n’est pas prévue par la réglementation en dehors du télésoin : « ce dernier nécessite une connaissance présentielle du patient dans les 12 mois antérieurs par le même orthoptiste et ne peut concerner un bilan visuel ».
Les deux syndicats s’opposent au développement de la télémédecine dans les lieux commerciaux car cette pratique « ne respecte pas la notion de territorialité et d’alternance du suivi en présentiel » et invitent les ophtalmologistes et les orthoptistes à ne pas répondre aux offres d’emploi en télémédecine qui ne respectent pas la réglementation, la déontologie et l’intérêt des patients. « La télémédecine doit s’intégrer dans un circuit global de prise en charge de continuité des patients », conclut le texte.
Notons qu'un amendement avait été adopté par le Sénat dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2023 (PLFSS) afin de mettre un terme aux téléconsultations en supermarché, avant d'être rejeté par le gouvernement lors de l'adoption de la loi.