Après l’AOF, c’est au tour du rassemblement des opticiens à domicile (Road) de prendre position contre les télécabines en optique. Dans un communiqué, le collectif fait savoir que, si la téléconsultation a été « salutaire dans l’égalité d’accès aux soins généralistes », il juge « utopique qu’il en soit de même pour les soins en optique ». Le Road joint donc sa voix à celle des syndicats pour alerter sur les deux problèmes majeurs que pose la téléconsultation en optique : la question du conflit d’intérêt et celle de la confusion entre « accès aux soins » et « qualité de soins ».
D’après le président du Road Matthieu Gerber, ce modèle de téléconsultation ne facilite pas l’accès à la santé visuelle pour tous et ne lutte pas non plus contre les déserts médicaux. Il avance trois raisons :
- « D’abord, car elle ne répond en rien au problème d’accès territorial fixant l’expertise en un seul endroit physique. Elle ne fait que reproduire les problèmes de déserts médicaux, creusant inévitablement une inégalité entre les zones rurales et urbaines et les personnes qui peuvent ou non se déplacer dans un magasin où se trouve la télécabine. »
- « Ensuite, elle n’est pas adaptée aux personnes âgées, alors même que l’on sait que les troubles visuels et les pathologies oculaires nécessitant un suivi médical augmentent avec l’âge. »
- « Enfin, par son côté synchrone, la téléconsultation souffre aussi du manque d’ophtalmologistes disponibles. Il est illusoire de penser qu’un ophtalmologiste sera davantage disponible de manière synchrone pour se connecter aux bornes de téléconsultation lors de rendez-vous, qui plus est non programmés, alors même que son planning de rendez-vous en cabinet est déjà complet. »
Concernant ce troisième point, le SNOF et le SNAO rappelaient il y a quelque semaines que la téléconsultation est un acte médical qui doit se passer en visio simultanée et que la téléconsultation « asynchrone » n’existe pas.