Face aux déclarations de Benoît Hamon en ouverture des débats sur le projet de loi relatif à la consommation à l'Assemblée nationale, hier 9 décembre, vous êtes nombreux à réagir vivement. Si le ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire s'est en effet déclaré en faveur de la vente des produits d'optique sur Internet, estimant en tirer une économie d'un milliard d'euros pour le pouvoir d'achat, ceux qui sont directement concernés par cette mesure se demandent aujourd'hui ce qu'il va advenir de leur profession. « Les écarts pupillaire sur l'ordonnance, les produits de lentilles en grande surface, l'ordonnance à 5 ans, la démédicalisation des lentilles, ça part vraiment dans tous les sens », commente Cyril Boudet. Rappelons que le projet de loi relatif à la consommation est actuellement en cours de seconde lecture à l'Assemblée nationale. Il peut encore faire l'objet de modifications.
« Objectivement, ils ont promis de faire baisser le prix des lunettes et c'est un outil efficace, cumulé au plafonnement des remboursements, pour aller dans cette direction, écrit sur notre forum Optic&tac. C'est un peu comme autoriser Free à avoir une licence mobile. Ce qui a permis de faire baisser le prix de la téléphonie mobile (avec de la casse sociale chez Orange, SFR et Bouygues) ». « On se demande qui fait vivre le Gouvernement : notre TVA et toutes les taxes ou des sites qui n'ont pas pignon sur rue et qui sont domiciliés à l'étranger pour la plupart ? », questionne quant à lui Ivoirplus. « Ils veulent vraiment relancer l'économie en encourageant à ne pas acheter chez les commerçant français », s'indigne Pauline VP DPrt sur le groupe Facebook « Tu sais que tu es opticien quand... ». « Ils encouragent l'achat à Taiwan, je vais aller payer mes impôts à l'étranger aussi », ironise de son côté Julien Desforges. Serap Ozcelik va encore plus loin : « Ils devraient remplacer les ministères par des sites Internet aussi, ça nous coûterait moins cher », suggère-t-il.
Pour Valérie Georget, la solution serait simplement de « commencer par baisser les charges. Les prix de vente baisseront en même temps ». Nicolas Daurios prédit « la fin des offres co-programmées et l'alignement à terme des tarifs magasin sur les tarifs du Net. J'imagine bien les magasins avec une partie vente de masse (Ray-Ban, centrages sur ordos, verres pas chers et tous les suppléments facturés comme le tiers-payant, ajustages, SAV...) et une partie « vente haute couture » (du temps avec les clients, petit salon privé...) », envisage-t-il.
Quant à la déclaration du ministre, qui a dit soutenir un amendement de la députée Frédérique Massat (PS) demandant que la mention de l'écart pupillaire soit mentionnée sur l'ordonnance, vous êtes nombreux à vous poser des questions sur les possibles modalités d'application d'une telle mesure. « Les opticiens auront-ils le droit de le reprendre pour vérifier ou faudra-t-il donner notre matériel de prise de mesures aux ophtalmos ?, s'interroge Ninours. Quand les équipements achetés sur le net n'iront pas, ce sont les ophtalmos qui se feront engueuler par les clients ! Belle partie de rigolade en perspective, enfin si on peut dire », ironise-t-il. « Et si on n'est pas d'accord avec l'ophtalmo sur les écarts pris, on centre à notre façon ou selon la mesure officielle ? », se demande Stéphane Olivier.
Enfin, face à cet acharnement médiatique et législatif, d'autres se lassent : « Ils veulent pas nous oublier de temps en temps », suggère Pierre Chaize. « Mais bon sang, on leur a promis une prime pour chaque tête d'opticiens ramenée ? », s'exaspère Lady-Awy Gräfenberg . « En clair, il (Benoît Hamon, ndlr) dit aussi que les leaders actuels de la distribution seront aussi les leaders de la vente en ligne », fait remarquer notre acuinaute lopservateur. Selon lui, « ça veut donc dire aussi que les autres, les petits, ceux qui ne sont pas considérés comme leaders auront beaucoup de temps disponibles dans la journée : certains fermeront leur bouclard sans pouvoir le vendre et tenteront de travailler au black dans le bâtiment. Pour ceux qui vivoteront, ils continueront à passer leur temps sur le forum d'acuité si celui-ci ne ferme pas », écrit-il.
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