Invité ce matin de l'émission Bourdin Direct sur BFM TV - RMC, Benoît Hamon est revenu à chaud sur l'adoption du projet de loi relatif à la consommation, cette nuit en seconde lecture à l'Assemblée nationale*. Ce texte concerne beaucoup de secteurs, dont l'optique, et tous les consommateurs que nous sommes. Pour le ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire et à la Consommation, son objectif est de « redonner du pouvoir d'achat sur l'optique, les assurances auto ou encore habitation... ».
Rappelons que ce projet de loi prévoit plusieurs dispositions visant à libéraliser notre profession. Auparavant réservée aux pharmaciens et opticiens, la vente des produits d'entretien des lentilles de contact va s'ouvrir aux grandes surfaces (lire notre news du 11/12/2013). D'autres mesures, adoptées ce lundi 16 décembre (article 17 quater), modifient le Code de la santé publique en supprimant l'obligation de diplôme pour diriger ou gérer un magasin d'optique. Malgré ce qui été soutenu au départ, le texte maintient à 3 ans le délai de renouvellement pendant lequel vous pouvez, sous certaines conditions, renouveler les lunettes de vos clients de plus de 16 ans. Concernant spécifiquement la vente sur Internet, il est prévu que les sites mettent à la disposition des internautes un professionnel « qualifié ». Enfin, un amendement de la députée Frédérique Massat (PS) vient modifier le texte (lire notre news du 09/12/2013) : il prévoit que « les ophtalmologistes devront mettre l'écart entre les deux pupilles sur l'ordonnance, de façon à ce que sur Internet, elles (les lunettes, ndlr) collent à vos besoins », a rappelé ce matin Benoît Hamon.
Revenant plus particulièrement sur cette dernière mesure, le ministre a estimé que « cela va accélérer les ventes sur Internet. Mais le but est que les prix pratiqués sur Internet, qui sont plus bas, amènent à ce que les opticiens baissent les prix, a-t-il souligné. Actuellement, rien n'explique sérieusement que les lunettes soient deux fois plus chères pour le même service en France qu'en Angleterre, en Allemagne... », a-t-il martelé.
A la remarque de certains acteurs de notre profession, qui ont crié haut et fort que cela favorisera les produits étrangers, Benoît Hamon répond avec ferveur que « sur tous les sites Internet, on trouve des onglets Made in France de la même manière qu'il y a du Made in China ». Le ministre souhaite qu'« on arrête de dire que sur Internet il n'y a que des produits low-cost. Quand il y a une rente à mes yeux, et je ne le dis pas dans le sens négatif du terme mais économique, c'est-à-dire une situation où le prix est anormalement élevé par rapport à ce qui devrait être le prix normal, il me semble qu'il est de la responsabilité d'un dirigeant politique de gauche de dire cela. Dans un an peut-être, on ne paiera plus 470 euros pour un équipement mais 350 et on y aura gagné. Un peu de concurrence dans certains secteurs, comme l'optique, ça ne fait pas de mal », a-t-il insisté.
Notons toutefois que le texte, ayant été amendé par les députés, devra faire l'objet d'une seconde lecture au Sénat durant laquelle les sénateurs pourront à leur tour apporter des modifications.
*Lire aussi :
- L'article 17 quater définitivement adopté à l'Assemblée nationale
- L'écart pupillaire sur l'ordonnance, permettra le développement de la vente de lunettes en ligne selon Benoît Hamon (09/12/2013)
- Le Gouvernement veut-il la peau des opticiens ? Vos réactions... (10/12/2013)