Dans un communiqué reçu il y a quelques minutes, le SynOpe exprime des sentiments de révolte et d'indignation suite aux propos tenus en séance publique par le ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire et de la consommation, et le rapporteur du projet de loi relatif à la consommation. Le syndicat s'enflamme et juge qu' « il est particulièrement révoltant de constater qu'au prétexte de supposées économies - non démontrées par ailleurs - le Gouvernement est prêt à sacrifier la sécurité sanitaire des Français en ce qui concerne l'accès à un équipement optique. »
Et d'enchaîner : « Si l'on se borne aux simples arguments économiques, priorité supposée du ministère de l'Economie dont dépend M. Hamon, cela contrevient aussi aux objectifs affirmés par ce même Gouvernement de lutter contre le chômage et les délocalisations, et prônant le Made in France... Alors que ce sont plusieurs milliers d'emplois dans le secteur de l'optique qui sont menacés par ces mesures ! Dans une période de crise où la préoccupation essentielle est le maintien de la compétitivité des entreprises et l'emploi, c'est toute une filière industrielle et commerciale de qualité qui est sacrifiée au bénéfice de sites de vente en ligne principalement installés à l'étranger et s'approvisionnant prioritairement en Asie ! »
La déclaration du Synope continue en précisant qu'« aucune analyse d'impact économique ou sanitaire des mesures envisagées par la majorité n'a d'ailleurs été réalisée. C'est tout à la fois la qualité de prise en charge et des équipements, la sécurité et la santé visuelle qui sont exposées, au mépris de toute considération, à la fois des professionnels de santé qualifiés et compétents que sont les opticiens et, bien plus grave encore, des patients !
Tout comme l'ont fait les 5 professeurs en ophtalmologie dès lundi (lire notre news), le syndicat des opticiens entrepreneur indique que « l'ambition affirmée par le ministre est de réduire l'équipement optique au rang d'un simple bien de consommation ! Ce qui, de fait, a pour effet de nier à la fois les risques de santé publique induits par une inadaptation de l'équipement, et la valeur ajoutée du professionnel de santé et de proximité qu'est l'opticien dont le rôle ne se cantonne pas à un simple acte de vente !
Pour le syndicat, « nous assistons ni plus ni moins à une dérégulation et à une démédicalisation de la filière de santé visuelle en France ! L'absence totale de concertation du Gouvernement avec la filière optique témoigne du peu d'estime et de considération que les pouvoirs publics ont à l'égard du métier d'opticien, et de la méconnaissance de son exercice au quotidien ».
Pourtant, il faut rappeler que les modalités de délivrance des produits optiques et l'exercice du métier d'opticien sont régis par le Code de la santé publique et doivent donc relever d'une loi de santé publique élaborée en concertation avec l'ensemble des acteurs de la filière de santé visuelle.
Raison pour laquelle le Synope appelle de ses voeux l'ouverture effective et urgente de cette concertation avec le ministère des Affaires sociales et de la Santé, maintes fois promise, mais qui comme nous vous l'indiquions déjà à plusieurs reprises n'a jamais été initiée.
En conclusion, le Synope sollicite en parallèle le retrait de toutes les dispositions sur les produits d'optique introduites dans le projet de loi en cours de discussion, qui n'ont rien à faire dans un texte sur la consommation.
De son coté, la Fnof fera une déclaration vendredi à l'occasion d'une conférence de presse sur le thème « Opticiens : acteurs de santé de proximité ».
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