Lors de son colloque lundi 13 janvier à Paris, la Fédération nationale des opticiens de France (Fnof) a soutenu l'idée de lancer une grande campagne de soutien public à la profession. Avec « Mon opticien, j'y tiens », son président, Alain Gerbel, entend répondre à l'actualité législative forte de ces dernières semaines en mettant en avant le rôle de l'opticien en tant que professionnel de santé et de proximité. « La loi Le Roux n'est pas encore promulguée et la loi Hamon doit revenir au Sénat à la fin du mois. Là aussi, une saisine du Conseil constitutionnel est presque sûre. Concernant le PLFSS, nous avons un an pour mettre en place les décrets d'application. Il ne faut pas s'affoler et dramatiser », a-t-il insisté.
L'opticien, acteur de santé et de proximité
Invitée par la Fnof, Peggy Wihlidal, déléguée générale de l'association Soins Coordonnés, a estimé qu'« une vaste campagne grand public de soutien pourrait être bénéfique. Il doit s'agir de politique professionnelle, portée par les professionnels et leur organisation pour promouvoir l'optique dans la santé au service des porteurs : l'opticien dans la santé, compétent et disponible. Il ne s'agit pas de promotion ou de publicité confiées à des agences coûteuses. Vous ne bénéficiez pas d'une image positive, vous pouvez malheureusement être le plus souvent vus comme des 'vendeurs'. Si nous savons, vous et moi, qu'il n'en est rien, il importe aujourd'hui de montrer les choses autrement. Continuez à faire votre travail au service de la qualité et de la sécurité des clients, qui ont tous besoin d'accompagnement plutôt qu'une deuxième paire de lunettes ».
« Compte tenu des enjeux électoraux qui sont nombreux cette année, vous avez une carte maîtresse en main, a-t-elle continué. De fait, qui est légitime à défendre l'intérêt des patients : l'assureur qui pèse sur les prix ou le professionnel de santé ? Concrètement, il s'agit pour commencer de saisir votre député ou votre sénateur maire. Si cela peut sembler réchauffé, il faut savoir que les élus qui remportent le plus de voix aux élections sont ceux qui ont fait le plus de porte-à-porte. Il faut diffuser cette fameuse campagne, se l'approprier et en être les acteurs ».
Un lancement espéré début mars
« On va mettre cela progressivement en place, a repris Alain Gerbel. Je pense que ce sera pour début mars et, tout au long de 2014, cette campagne sera alimentée et développée sur le terrain. Pour cela, nous avons décidé de renforcer la présence de nos délégués régionaux de manière à faire passer le message ».
« J'ai aussi pris la décision avec quelques membres de la Fédération, à l'avenir, de discuter avec les responsables de centrales d'indépendants des actions que nous avons l'intention de mener et des points de droit sur lesquels nous nous interrogeons, de façon à ce que les actions des uns et des autres soient un peu mieux coordonnées, a-t-il expliqué. Enfin, si les structures commerciales peuvent toucher un autre public, il faut y réfléchir et élargir les choses. Ca va demander beaucoup de boulot ! »
C'est pourquoi la Fnof entend « demander à ceux et celles qui le souhaitent de nous aider, de s'approprier cette campagne. Très vite, nous allons aller vers les centrales d'achats et quelques enseignes, afin de développer ensemble des actions qui pourront être reprises et personnalisées réseau par réseau. Dans ce cadre, nous avons aussi décidé de travailler avec nos amis les orthoptistes », a conclu Alain Gerbel.
Le colloque de la Fnof s'est tenu hier, lundi 13 janvier, à Paris. Peggy Wihlidal, déléguée générale de l'association Soins Coordonnés, et Laurent Mylstain, président du Syndicat National Autonome des Orthoptistes (SNAO), y sont intervenus.