Le combat entre les professionnels de l'optique et le Gouvernement se poursuit autour du plafond de remboursement, mais cette fois à l'avantage des premiers. Selon nos confrères du quotidien Les Echos, l'Etat serait en train de rédiger une nouvelle version de son décret, visant à limiter ces remboursements par les mutuelles, mais cette fois prenant en compte les craintes formulées par notre secteur. Pour rappel, le premier projet dévoilé en mars avait suscité une levée de boucliers des opticiens, des fabricants et même de certaines complémentaires, car il prévoyait un remboursement limité à 450 euros tous les deux ans pour une monture équipée d'unifocaux, à partir de 2015. Ce plafond aurait ensuite été abaissé progressivement à 300 euros en 2018.
Mais devant le tollé général, il semble que le Gouvernement ait finalement décidé de trouver un plus juste milieu. Selon la version du décret obtenue par le journal économique, cette prise en charge par les mutuelles serait en fait limitée à 450 euros à partir de 2015 seule.
Au-delà de cette date, aucune nouvelle diminution ne serait prévue, donc le plafond resterait inchangé à 450 euros maximum. Pour bénéficier d'avantages fiscaux grâce au label « solidaire et responsable », les contrats commercialisés par les complémentaires santé (mutuelles, assurances et institutions de prévoyance) devront respecter un nouveau cahier des charges, notamment en proposant un remboursement minimum de 50 euros pour des lunettes avec des unifocaux. Pour les verres complexes [notons qu'à ce jour, aucune définition iofficiellle ne permet de dire ce qu'est un verre complexe, ce dernier n'étant pas seulement un progressif], la prise en charge minimum est prévue à 200 euros et le plafond à 700 euros.
Pour l'heure, il serait encore trop tôt pour se réjouir, le Gouvernement indiquant officiellement qu'il reste des arbitrages à prendre sur ce décret et que les limites évoquées sont encore susceptibles d'évoluer dans les jours à venir.
Reste que comme le soulignait mercredi dernier lors de l'assemblée générale des actionnaires d'Essilor, Hubert Sagnières, le PDG du groupe, « il semble que le gouvernement ouvre quelques portes, et en tout cas, commence à nous écouter ». Des propos qui ont été confirmé par Arnaud Montebourg à l'assemblée nationale en réponse à la question du député Thierry Benoit (lire notre News). « Le gouvernement est particulièrement attentif à ce secteur », a ainsi assuré le ministre du Redressement productif devant les députés, et soulignant qu'Essilor comptait onze usines en France. Dans l'attente du texte législatif final, la profession reste toutefois sur ses gardes, comme l'a montré le Synope (lire notre News) qui affirme de son côté qu' « à ce jour, aucune '' porte '' n'a été ouverte pour les représentants des opticiens ! ». Il « demande par conséquent solennellement au Gouvernement de suspendre la publication du décret en cours d'élaboration et d'organiser une véritable concertation avec tous les acteurs concernés ! »