La réunion organisée par Essor la semaine dernière a été l'occasion de revenir sur l'avenir de la profession, chacun des intervenants ayant eu à coeur de proposer des solutions concrètes pour répondre à la concurrence de plus en plus forte. Après la présentation des invités par Georges de La Motte Collas de l'Institut de la Vision, et l'historique de l'entreprise introduit par le président d'Essor France, Daniel Lichtman, c'est Alain Ballot, anciennement en charge de l'intelligence économique au département stratégie-veille de GDF-Suez, qui a apporté à la trentaine d'opticiens présents (sous enseigne et indépendants) son analyse sur « Essor, en tant qu'acteur de la bonne vue ».
Celui-ci a fait un premier constat afin d'expliquer les mutations du secteur, relevant que « le marché était arrivé à maturité » et que « le métier d'opticien est un emploi à risque devant faire face à un ralentissement de croissance, à la diminution des marges, à une faible différenciation de l'offre induisant une surenchère sur les prix, à la diminution des avantages réglementaires causée par les lois adoptées en fin d'année dernière, et à une forte contestation des acteurs en place par les médias.
D'après lui, l'essentiel est de savoir « comment parler aux clients de son professionnalisme. » Autrement, « l'opticien deviendra un simple distributeur de produits », pronostique-t-il. Avec l'intensification de la concurrence, l'émergence de nouveaux business modèles (Lunettes pour Tous, Internet etc.), Alain Ballot préconise de trouver de « nouveaux relais de croissance, d'améliorer la marge, d'apporter du service autour du « Big Data » et de fidéliser et maintenir le lien avec la clientèle existante... »
Comment ? En recherchant « quelles sont les attentes du client, pour savoir s'il veut du standard ou de l'adapté et du sur-mesure ». Pour lui, les atouts de l'opticien résident avant tout dans le fait que ce dernier est « en contact physique avec le client, que c'est un vrai professionnel de santé et qu'il détient un monopole dont il faut se servir, en impliquant le porteur dans le processus ». D'autant que pour le consommateur, comme le démontre une récente étude de l'Asnav, « une bonne vue, c'est un enjeu fondamental ! ». Retombant sur l'intitulé de sa communication, Alain Ballot a finalement affirmé que l'opticien devra passer « du métier de vendeur de lunettes à celui de prescripteur de bonne vue ».
Daniel Lichtman a ensuite repris la parole pour insister sur le fait qu'« Essor souhaite travailler avec des opticiens professionnels de la santé visuelle » et « que c'est au progressif de s'adapter aux porteurs et non le contraire ». Pour le président d'Essor France, l'opticien peut apporter de la valeur aux clients grâce aux gammes Hig-Tech [Nano (dédié aux jeunes presbytes, optimisé pour la vision de loin et de près) ; Driver (verre progressif optimisé pour la vision de loin comme la conduite de véhicules ou le travail en extérieur) ; Mediolarge VL (verre progressif optimisé pour les activités manuelles nécessitant vision intermédiaire et vision de loin) ; Mediolarge VI (verre progressif optimisé pour les activités manuelles avec vision intermédiaire renforcée) ; Equilibre (compromis sur les 3 types de vision (au près, intermédiaire et de loin), renforcé sur la vision de loin)] et en particulier, aux verres Adaptatifs de la famille Symbolconcept. Ces derniers représentent déjà une alternative aux standards habituels, sachant qu'en 2002, Essor était précurseur avec ses verres Numériques. « Cette famille de produits doit permettre à l'opticien, à partir d'une compréhension globale des besoins du porteur, de choisir un produit adapté parmi des designs au concept novateur ». Et d'ajouter : « cette nouvelle génération de verres aide à échanger avec le corps médical dans le respect des métiers de chacun. Il y a donc une vraie opportunité à saisir avec les possibilités importantes d'avantage concurrentiel local ».