Nous vous l'avons annoncé ce matin : un opticien indépendant d'Amiens a écopé d'un an de prison avec sursis, de 30 000 euros d'amende et d'une interdiction d'exercer sa profession durant un an pour escroquerie à l'Assurance maladie et à plusieurs complémentaires santé.
Le Synope (Syndicat des Opticiens sous Enseigne), qui s'était porté partie civile dans cette affaire, a obtenu 1 euro symbolique de dommages et intérêts, au motif que cette affaire "porte préjudice à l'image de l'ensemble de la profession et la discrédite", nous a expliqué Alexandra Duvauchelle, Déléguée Générale du Syndicat. "Ce type de comportement est nuisible et le Synope a voulu montrer qu'il s'élevait contre de telles pratiques" a-t-elle ajouté en estimant que la "lourdeur de la condamnation est proportionnelle aux fautes commises".
La Fnof (Fédération Nationale des Opticiens de France), de son côté, indique "qu'elle n'a pas à commenter cette affaire qui concerne la justice, mais trouve regrettable d'arriver à des situations extrêmes comme celle-là". Pour Alain Gerbel, son Président : "il faut que les choses se mettent en place de l'intérieur, que la profession se protège d'elle même. Il serait préférable d'avoir un système avec dans un premier temps des sanctions des pairs, qui si elles ne sont pas respectées pourraient alors déboucher vers des poursuites judiciaires". Et de continuer, "une vingtaine de magasins ont déjà été déconventionnés et de nouveaux dossiers sont actuellement à l'étude. A la rentrée les opticiens apprendront les nouvelles mesures qui interviendront dans le cadre de la convention CNAM, pour être adossée aux nouveaux décrets de la profession. A l'avenir, la convention CNAM devra obligatoirement être ratifiée pour pouvoir bénéficier des remboursements".
Pour l'AOF (Association des Optométristes Français), ces sanctions sont pleinement justifiées et "nécessaires pour la crédibilité de la profession", estime son Président Philippe Verplaeste. "Ces fraudes ont cependant eu lieu parce que le système le permet et qu'il est aujourd'hui désuet. Elles sont le signe qu'un Ordre des Opticiens et qu'un Code de déontologie sont nécessaires" nous a-t-il affirmé.
L'UDO (Union des Opticiens) se félicite enfin de cette décision, qui vient sanctionner "de la pure délinquance". "Mais ce type de comportement, excessif, est très marginal. Je ne pense pas que cela suffît à jeter le discrédit sur toute la profession" estime Alain Bach, Directeur du syndicat. "Le vrai problème, c'est plutôt "l'optimisation des factures". Nous travaillons avec les complémentaires dans le but de limiter ces procédés. C'est en ce sens que nous développons notre partenariat avec la Fédération Française des Sociétés d'Assurances et que nous avons adopté ensemble une charte d'éthique à destination des opticiens" rappelle-t-il.
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