La guerre est déclarée entre vos confrères opticiens et optométristes outre-Atlantique. Comme nous vous en parlions le 20 février dernier, l’Ordre des opticiens d’ordonnances du Québec s’offusque que les assistants optométriques aient le droit de réaliser certains actes de la compétence des opticiens. Revenant sur la polémique dans une émission de radio, le Dr. Langis Michaud, président de l’Ordre des optométristes du Québec, a rappelé que « les actes posés sont mineurs et restreints », soulignant qu’un opticien ou optométriste validera toujours le travail des assistants. « Ceux qui travailleront sans supervision seront sanctionnés », a-t-il ajouté.
Autre point de discorde : la formation de 72 heures alors que les actes professionnels reliés à l’exécution d’une ordonnance ophtalmique en requièrent une de 3 ans. « Nos membres de l’Association des Optométristes du Québec (AOQ) ont bâti un programme, consulter les professeurs des écoles d’optométries et nous ont recommandé une formation de 72 heures. Et ce n’est pas une formation autonome », renchérit-il.
Des propos qui n’ont visiblement pas rassuré Linda Samson, présidente-directrice générale de l’Ordre des opticiens d’ordonnances du Québec : « Le Dr. Michaud a candidement admis que de nombreux gestes illégaux sont posés et continueront d'être posés par les assistants optométriques. Par ailleurs, il a confirmé que la notion de travail sous supervision n'inclura pas nécessairement la présence d'un professionnel directement avec l'assistant réalisant le travail. Les tribunaux ont précisé qu'il n'est pas possible de réaliser les actes réservés aux opticiens sans avoir les compétences requises, et ce, même sous supervision. Les propos du président de l'Ordre des optométristes sont donc pour nous la confirmation que ce règlement met en péril la santé oculovisuelle des Québécois ».
Cette dernière qui avait déjà demandé une rencontre d’urgence avec le cabinet du premier ministre du Québec, Philippe Couillard, « souhaite ainsi que le gouvernement suspende l'application de ce règlement afin qu'il procède à une évaluation complète et objective de ses impacts négatifs sur les Québécois s'il était mis en application».