Comme un cri d’alarme, Daniel Delouya dénonce le système de santé actuel et « la prise de pouvoir des Ocam ». A 55 ans, cet ancien propriétaire de 3 magasins sort son premier livre intitulé « Avant j'étais opticien. Mais ça... ». Pour lui, il est temps de réagir avant qu'il ne soit trop tard. Interview...
Acuité : Pourquoi avez-vous décidé d’écrire un livre sur l’optique ?
Daniel Delouya : Ce livre s'adresse tout d’abord à mes confrères opticiens. J’aimerais qu’ils le conseillent ou le vendent à leurs clients afin de les informer sur la pratique des Ocam. Je trouve aberrant qu’ils imposent les prix.
A. : Quels thèmes abordez-vous ?
D.D. : J’explique notamment ma passion pour ce métier. Aussi, son évolution avec le rôle des mutuelles et autres organismes complémentaires. Enfin, je consacre un passage à la vente sur Internet, au rôle des médias et des politiques.
A : Quel message souhaitez-vous faire passer ?
D.D. : Le système actuel ne me convient pas. Les Ocam ont pris le pouvoir sur notre système de santé. Je ne peux plus travailler de cette manière. C’est un cri du cœur, un coup de gueule que j'exprime ! Je n’ai pas la solution, mais je souhaite informer le plus grand nombre.
A : Allez-vous envoyer des exemplaires aux politiques ?
D.D. : Oui, je compte envoyer mon livre au ministère de la Santé, notamment à Marisol Touraine, mais aussi à Benoît Hamon et à l’Elysée pour François Hollande.
A : Que faites-vous aujourd’hui ? Travaillez-vous toujours dans l’optique ?
D.D. : Je ne travaille plus en magasin, c’est terminé pour moi ! Le métier a beaucoup évolué, il est beaucoup plus commercial que technique. En agissant de cette manière, les opticiens vont devenir des marchands de lunettes. C'est ce que je regrette. Il y a encore quelques années, j'exerçais cette profession avec plaisir et passion. Je prenais le temps de conseiller les clients et j'aimais faire toutes les petites réparations comme les soudures. Aujourd'hui, tout cela est fini.
Outre l’écriture de mon livre qui m’a pris beaucoup de temps, je me dirige vers du conseil ou de la prévention en optique. Je souhaiterais organiser des conférences sur la prévention.
Tous se sont précipités pour avoir le maximum d'agréments, tous ont accouru pour voir leurs tarifs plafonnés. Il ne fallait pas être bien malin pour ne pas voir se dessiner l'avenir : aujourd'hui la majorité d'entre nous a lâché prise, dans le milieu très concurrentiel de l'optique il est dur de survivre sans proposer le service du tiers-payant, et encore moins quand votre client est mieux remboursé en allant voir votre concurrent qui a largement baissé son pantalon devant les diverses Ocam. Les mutuelles ont gagné. "Diviser pour mieux régner...". Ce n'est pas très glorieux. Il fallait se serrer les coudes il y a quinze ans.
Hier les médecins étaient dans la rue. Pouvons-nous encore faire marche arrière ? Accepter les réseaux mutualistes revient à devenir des vendeurs, de simples marchands de lunettes. Les opticiens qualitatifs devraient être au-dessus de tout ça, nous n'avions pas à devenir tous "opticiens mutualistes".
Je suis opticienne, j'ai moins de trente ans, et je ne vois pas l'avenir d'un très bon œil.
Que dire de l'imbécilité de la loi de 2007 ! Compétences des orthoptistes étendues pour le grand bonheur des ophtalmos qui trouvent là " des secrétaires " améliorés et subordonnés . Il fallait être cinglé en tant qu'opticien de signer un tel accord , sous prétexte de pouvoir faire "joujou" avec des ordonnances de moins de 3 ans . ( inférieur au renouvellement moyen d'un équipement ) malins les ophtalmos et excellents commerçants aussi !!!
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Comment est-ce possible avec un diplome national ( qui devrait donc permettre d'exercer auprès de tous les clients , leur laisser le choix de la compétence , des prix , de l'accueil , etc .. )d'accepter cette segmentation par les réseaux fermés ? Que dire de ces surfacturations de verriers et fournisseurs + 50% qui entretiennent les centrales et autres groupements ? Que penser de ces réseaux dits indépendants qui sont des sociétés privées ( LUZ, ALLIANCE etc ... ) qui jouent avec les opticiens de base ?
Mais, comme le suggère le titre du livre de Mr DELOUYA, il ne faut pas non plus exonérer l'ensemble des enseignes et coopératives pour le rôle néfaste qu'elles ont tenu pendant des années et encore de nos jours dans cette triste évolution.A vouloir à n'importe quel prix obtenir l'égémonie sinon le monopole, elles ont bradé notre métier et ses valeurs pour servir leurs propres intérets.N'oublions pas que les enseignes et coopératives sont des structures sangsues ,qui vivent sur le dos et de l'activité des opticiens. Elles s'octroient même le droit de parler au nom des opticiens et de créer un syndicat d'opticiens sans aucun opticiens dans son conseil d'administration .
Serions nous les aveugles du fameux pays des borgnes? Pour l'heure nous sommes les vrais couillons
- Mon magasin (indépendant) est dans une ville de 3900 habitants (campagne) sans concurences, le plus proche un GO à 2 km et 7 indepandants et 1 AA dans les 10km autours. Aucun ophtalmologiste dans ma ville, les plus proches sont à 7km dans une ville de 8000 Hab et un autre à 10km dans une ville de 7000 Hab un peu plus loin.
- J'ai une employé.
- Je ne travaille ni Luxottica, ni Safilo, ni Derigo, le plus gros lunetier doit être Marius Morel et la marque la plus connu du grand publique doit être Lafont; je fais à 70% "Made in france" (je ne compte bien-sur pas Morel dedans).
- Je ne fais partie d'aucuns reseaux, je ne fais le TP qu'avec ceux avec lesquelles je ne signe pas de tarifs.
- Autour de moi ils sont tous agrée Groupama, Santéclair, Itelis et j'en passe...
- J'ai une concretisation de mes devis à 95% et un panier moyen bien superieur à la moyenne. Et j'en vie sans problémes!
Je ne pense pas être un surhomme, ni être superieurs à mes confréres mais je n'ai pas peur des mutuelles et je connais mes produits. Je suis jeune (30ans) et je suis né (optiquement) avec les réseaux, je ne suis pas encore blasé de mon métier. Ayez confiance dans ce que vous vendez, le metiers n'est pas mort on peut encore avoir du plaisir à vendre et avoir des clients qui viennent grâce à votre reputations et non pas parceque la mutuelle leur a donné votre adresse!
Courage, les reseaux n'existe que grâce (/à cause) de nous! Sans nous pas de réseau, pas de réseau pas d'emm***e!
Les opticiens de notre âge sont passés du paradis à l'enfer.
Je souhaite beaucoup de courage à tous les jeunes.