Le 27ème Congrès d'Optométrie et d'Optique de Contact, qui s'est tenu cette année à la Cité Universitaire Internationale de Paris, a refermé ses portes hier soir après avoir accueilli plus de 400 participants selon les organisateurs. Au cours de cette deuxième journée, les congressistes ont pu assister à des conférences sur la myopie, la démarche scientifique en optométrie et l'utilisation des médicaments diagnostiques en pratique optométrique. La rencontre s'est clôturée sur deux interventions très attendues sur les implications de la réforme de la profession mise en oeuvre en avril 2007.
Henry-Pierre Saulnier, Président de l'UDO, a ainsi déclaré que cette délégation de compétences est une "réforme en trompe l'oeil", dont la "seule avancée concrète est l'abrogation du texte réservant aux médecins le maniement des appareils servant à déterminer la réfraction oculaire, ce qui valide définitivement la pratique de l'adaptation chez les opticiens". M. Saulnier a notamment déploré l'absence, dans le texte, de références à la formation. Neuf mois après la mise en place de cette réforme, le Président de l'UDO a également dénoncé l'attitude de certains ophtalmologistes "qui interdisent systématiquement le renouvellement des lunettes", et le fait que certaines mutuelles "ne semblent même pas, à ce jour, au courant de cette réforme". Il a en outre rappelé le développement de la vente par Internet, soulignant "qu'il ne fallait pas prétendre endiguer un phénomène irréversible mais l'accompagner afin qu'il ne nous échappe pas totalement". "Dans une évolution de plus en plus concurrentielle et de moins en moins réglementée, c'est la compétence dont nous saurons faire preuve qui assurera notre avenir" a-t-il affirmé.
Philippe Verplaeste, Président de l'AOF, a de son côté souligné que cette réforme "négligeait la formation, ce qui était dangereux pour l'avenir ". "L'avenir de notre profession passera automatiquement par le dépistage, lequel nécessite des compétences, qui elles-mêmes nécessitent des formations" a-t-il précisé. Revenant sur l'éventuel déremboursement des équipements optiques par la Sécurité Sociale (suggéré par Christian Py, responsable du réseau des Opticiens Mutualistes, en décembre dernier : voir news en relation du 5/12/2007), il a estimé que celui-ci était "inéluctable et souhaitable»". Les stratégies comme celle de la plate-forme Santéclair, qui rembourse les lunettes au 1er euro, devraient ainsi, selon M. Verplaeste, se généraliser. "L'UDO et l'AOF travaillent de concert pour que les complémentaires santé tirent la profession vers le haut. L'aspect économique va renforcer le caractère technique de la profession" a-t-il conclu.
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