Lors d'une conférence de presse organisée ce vendredi 1er février sous le titre "Quel avenir pour l'ophtalmologie en France?", la SFO (Société française d'ophtalmologie) a présenté les diverses actions qu'elle conduira en 2008. Le Pr. Joseph Colin, son Président, et le Pr. Gisèle Soubrane, Secrétaire général, ont dévoilé les grandes lignes du prochain Congrès de la SFO, qui se tiendra du 10 au 14 mai 2008 à Paris. Nous reviendrons sur le programme complet de ce Congrès lors d'une prochaine news.
Pour la première fois, les questions d'ordre médico-économique liées à l'ophtalmologie y feront l'objet d'une table ronde. Chargé d'exposer les termes du débat, le Dr. Jean-Luc Seegmuller, Président du Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France), a pris position sur les récentes réformes touchant la filière de la santé visuelle.
Jean-Luc Seegmuller s'est déclaré satisfait des délégations de compétences mises en oeuvre en 2007 pour les orthoptistes et les opticiens. Attentif aux éventuelles dérives, il a indiqué que des procédures judiciaires ont été engagées contre un groupe d'assureurs, accusé d'introduire l'optométrie dans la filière et de pratiquer l'acte médical qu'est la mesure de la pression oculaire.
En ce qui concerne les orthoptistes, le Président du Snof s'est réjoui de l'extension du champ de leur activité, qui devrait permettre à terme de libérer 30% des charges de l'ophtalmologiste. Par ailleurs, il considère que les orthoptistes restent les garants de la séparation entre prescription médicale et vente d'équipements.
S'agissant des ophtalmologistes, le Pr. Seegmuller a rappelé les deux dangers auxquels est confrontée la profession. D'une part, la pénurie de praticiens car, d'ici 15 ans, la moitié d'entre eux auront pris leur retraite. En second lieu, la difficulté de financer des appareils technologiques de plus en plus onéreux et sans cesse renouvelés.
Enfin, le Président du Snof s'est inquiété d'un possible désengagement de la Sécurité sociale quant au remboursement des équipements optiques. Selon lui, cette mesure achèverait "de sortir la santé visuelle du secteur de la santé". Le Snof organisera d'ailleurs, le 17 avril prochain, des Etats généraux de la vue sous le titre "La vue fait-elle encore partie de la santé ?", en réponse à la "non invitation" des ophtalmologistes aux Etats généraux de la santé.
Du fait d'un désengagement de la Sécurité sociale, conjugué aux délégations de compétences, Jean-Luc Seegmuller estime qu'environ 1 patient sur 5 ne se rendrait plus chez l'ophtalmologiste. Quid alors du dépistage des maladies oculaires ?
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