Depuis plusieurs années, observateurs et professionnels du secteur enregistrent une recrudescence des vols de lunettes. Les cibles peuvent être des lieux de stockage (show-rooms, entrepôts, etc.) et bien sûr les magasins d'optique eux-mêmes. Il y a moins d'un mois, la boutique Beausoleil Opticiens dans le 3e arrondissement de Paris a été entièrement vidée : plus de 1300 montures Beausoleil, aussi bien optiques que solaires, ont été dérobées. Accessoire de mode, surtout lorsqu'il s'agit de solaires, les lunettes sont-elle victimes de leur succès ? Ou une proie facile pour les cambrioleurs ?
Contacté par notre rédaction, Robert Blouin, co-gérant avec Pascal Ringot du cabinet de courtage ARB Assurances, constate depuis plusieurs saisons une recrudescence des actes délictueux envers les magasins d'optique. Et ce, "à partir du mois d'avril surtout, lorsque les stocks de solaires augmentent". Les grandes agglomérations du Sud et la région parisienne seraient particulièrement touchées par le phénomène.
Parmi son portefeuille client de plus de 1000 points de vente, l'assureur enregistre deux cambriolages par semaine depuis avril 2008. Le préjudice moyen s'établit à 50.000 euros et peut atteindre jusqu'à 150.000 euros. Autre tendance constatée, le pillage proprement dit de magasins, très souvent neufs, où tout y passe : stock, informatique, matériel.
Après la bijouterie et la parfumerie, désormais très protégées, l'optique représente une cible de choix pour les malfrats et une profession à risque où on demande à l'opticien de prendre les mesures pour se protéger.Les assureurs pronostiquent que "l'optique va rejoindre très rapidement ces autres commerces". Grâce au renforcement de la défense mécanique (vitrage, grille) et au développement de la protection électronique. A l'image de ces fumigènes capables de recouvrir en 15 secondes une surface de 150 m2 qui sont, en la matière, d'une efficacité redoutable.
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