En mars dernier, nous avons évoqué le procès de cet opticien condamné pour fraude par le tribunal correctionnel de Blois (41). L’avocat général ayant requis une peine de deux ans de prison avec sursis accompagnée d’une mise à l’épreuve, d’une interdiction de gérer et d’une amende de 20 000 euros. Acuité a contacté cet opticien et son avocate pour en savoir davantage.
Le prévenu reconnaît avoir modifié environ 500 feuilles de soins pour ses magasins à Vendôme (41) et Blois (41) dans le cadre d'un renouvellement de prescription de lunettes. Il n'en demeure pas moins que lors de l'achat initial, le client avait consulté un ophtalmologiste. « Je n'ai pas mesuré les conséquences de mes actes. Je mettais de façon manuscrite sur les feuilles de soins CH Blois (Centre Hospitalier de Blois) à la place du nom de l’ophtalmologiste et une date fictive à chaque fois 07/07/2007 », explique-t-il. La raison ? « Notre logiciel n'indiquait pas automatiquement sur la feuille de soins la date de renouvellement et nous ne le faisions pas systématiquement après la vente ». La CPAM (caisse primaire d'assurance maladie) a alors porté plainte pour fraude massive et a attribué un taux de fraude de 59% du chiffre d'affaires sur le magasin de Vendôme et 43% sur celui de Blois.
Pour ces faits, la décision a été mise en délibérée au 18 mai.
L’opticien est également poursuivi pour des faits d’escroqueries et de fausses factures. Contacté par nos soins, son avocate Maître Annette Gering-Briggs conteste les charges retenues. Pour elle, l’enquête des officiers de police judiciaire (OPJ) « est fausse, que ce soit sur les montants demandés à son client ainsi que les noms de certains courtiers et mutuelles indiqués ». Au total, l'OPJ établit 40 créances dont 10 provenant de courtiers : Mercer Paris et Plansanté, Plansanté Chartres, Mutuelle Cadre Vauban, Verspieren, April Lyon, GMC Santé, April Solutions Entreprises, Siaci Saint Honoré et Aprionis Prévoyance. « On me réclame au total environ 200 000 euros de créances et 5 000 euros de frais de procédure par mutuelle », déplore l’opticien. Déterminé à prouver son innocence, l’opticien a déposé plainte « contre la CPAM, l’enquêteur (OPJ) et 3 avocats de mutuelles différentes », conclut-il.
Acuité vous tiendra informé du jugement qui sera rendu aujourd'hui.
Un opticien digne de ce nom doit être irréprochable, même si ce n'est pas toujours évident de gagner sa vie de cette manière.
C'est à cause de ce genre de magouilleur que nous sommes aujourd'hui considérés comme des voleurs....