Krys Group publie son observatoire de la vue 2017*. Dans le cadre de ce nouveau baromètre, la coopérative s’est concentrée sur la prise en charge de la santé visuelle des enfants de moins de 10 ans.
Plusieurs enseignements à retenir : 30% des parents sont confrontés à des problèmes visuels pour leurs enfants. Chez les 4 à 10 ans, l’augmentation est de 3% en 2017 par rapport à l’année dernière. Et selon l’étude, 13% des jeunes sont atteints de myopie contre 10% en 2016.
Comment expliquer cette progression ? Pour Patrice Camacho, directeur santé et réglementation de Krys Group, elle est due à « la baisse du temps passé à l’extérieur, la sursollicitation de la vision de près provoquée par nos nouveaux modes de consommation des écrans : tablettes, télévision, smartphones ». Et de poursuivre : « aujourd’hui, les enfants de 3 à 10 ans sont déjà des utilisateurs multi-écrans (en moyenne 2,6 chez les enfants ayant un problème de vue). Ils passent d’ailleurs près de 2 heures par jour devant les écrans ».
Autre enseignement de ce baromètre : le diagnostic intervient tardivement, peu avant l’entrée en école primaire et l’apprentissage de la lecture, à l’âge de 4 ans et 5 mois en moyenne.
Manque de praticiens et de nombreuses disparités départementales
D’une manière générale, les parents sont majoritairement satisfaits de la prise en charge de leur enfant, mais 2 sur 3 estiment qu’il est compliqué d’obtenir un rendez-vous. Le délai moyen chez l’ophtalmologiste est de 138 jours pour un enfant (4,6 mois), soit 53 jours de plus que pour l’ensemble des porteurs.
Il varie selon le lieu de résidence : en moyenne 4,8 mois dans les zones rurales contre 3,5 mois dans l’agglomération parisienne. Pire, pour prêt d’un parent sur 5, le délai peut excéder 6 mois. « Des délais inacceptables pour près de 2 parents sur 3 (63%), qui font inévitablement perdre des chances de récupération à l’enfant », précise l’étude.
En outre, la distance parcourue pour rencontrer un ophtalmologiste varie selon le lieu de résidence. L’observatoire relève une moyenne de 19 km qui s’allonge en fonction de la taille de la ville :
- 9,2 km en agglomération parisienne ;
- 12,1 km dans une agglomération de plus de 100 000 habitants ;
- 20,1 km dans une agglomération de moins de 20 000 habitants ;
- 31,5 km en zone rurale.
« Cet observatoire fait ressortir la situation alarmante de la prise en charge de la santé visuelle des enfants. Il est urgent que les pouvoirs publics se mobilisent en concertation avec les acteurs de la filière visuelle pour une réforme générale de ce système, notamment pour permettre aux ophtalmologistes de dégager du temps médical pour une meilleure prise en charge des enfants. C’est une inquiétude de la grande majorité des parents (94%) et il est temps de les entendre. Dans ce contexte, nous suggérons aux pouvoirs publics de valoriser les consultations des enfants de moins de 6 ans, comme c’est le cas pour celles de médecine générale », conclut Patrice Camacho.
*Etude menée en lien avec l’Ipsos du 5 au 15 Septembre 2017 auprès de 1 005 parents d’enfants âgés de 3 à 10 ans.