Alors que le Gouvernement négocie un panier de soins "RAC 0" en optique, audio et dentaire, un nouveau sondage met en évidence les difficultés d'accès aux soins comme premier facteur du renoncement aux soins. Contrairement aux idées reçues, le manque de moyens financiers n’est évoqué qu’en 5e position.

La Fondation April publie les résultats de son étude « Les Français et le renoncement aux soins »*, réalisée en partenariat avec l’institut BVA : plus de 7 Français sur 10 a déjà renoncé à se soigner au moins une fois et plus d’un tiers d'entre eux estiment qu’il est difficile d’avoir accès aux soins.

Les raisons du renoncement aux soins

Ainsi parmi les raisons qui poussent nos concitoyens à renoncer à se soigner, sont citées :

  • les délais d’attente trop longs pour avoir un rendez-vous (51%) ;
  • l’impossibilité de trouver un médecin le soir, le week-end ou pendant les vacances (39%)
  • le refus des médecins de prendre de nouveaux patients (38%)

Le renoncement aux soins pour raisons financières n'arrive alors qu’en 5e position. Les personnes confrontées à cette difficulté pointent du doigt le reste à charge trop important (84%) et l’impossibilité d’avancer les frais (73%). Les jeunes et les personnes sans complémentaire santé sont particulièrement impactés.

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L'optique n'est plus le poste de soins le plus cité

Soins dentaires (consultations : 31%, prothèses : 28%) et médecine générale (31%) sont les soins prioritairement abandonnés par les Français. L'optique n'arrive qu'après (équipement lunettes/lentilles : 25%, consultations : 19%). Plus de 2/3 des Français ayant renoncé à se soigner invoquent le motif de la difficulté à accéder aux soins et aux consultations, se tournant ainsi vers des solutions alternatives :

  • Les urgences (11%),
  • La pharmacie (10%),
  • La consultation d’un médecin plus éloigné géographiquement (9%).

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L’étude met ainsi en lumière le fait que le renoncement aux soins est un véritable phénomène de société, touchant une grande partie de la population française, notamment en raison des difficultés d'accès aux professionnels de santé. Rappelons qu'en optique, le délai d'attente moyen pour obtenir un rendez-vous en cabinet d'ophtalmologie est actuellement de 186 jours, soit environ 6 mois. Le délai maximal est lui de 372 jours, soit environ 1 an.

Des enseignements à prendre en considération alors que la concertation autour du "RAC 0" en optique doit mener à repenser l’organisation de la filière de santé visuelle, comme l'a annoncé la ministre de la Santé lors du lancement de la concertation. L'organisation des soins doit être renforcée par la présence des opticiens, acteurs de proximité dans la filière de santé visuelle. Les professionnels de santé que vous êtes, ont toute leur place tant en nombre, qu’en compétences et répartition géographique.

 

*Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français interrogés par InternetDu 13 au 16 mars 2018, auprès de 1 001 personnes, représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus.