Les troubles de la vision sont les atteintes sensorielles les plus fréquentes, concernant trois quarts des Français de plus de 20 ans et 97% des plus de 60 ans. Ils sont globalement bien corrigés en France malgré certaines disparités. L'enquête Handicap-Santé (Insee-Drees), menée en 2008 auprès de 28 500 personnes et publiée le 17 juin dernier, confirme ainsi que les conditions de vie jouent un rôle important dans l'apparition des problèmes de vue et que porter des lunettes ou des lentilles ne garantit pas forcément de retrouver une bonne vue.
Globalement, sept personnes sur dix de 20 ans ou plus portent des lunettes ou des lentilles de contact. Parmi elles, 92% déclarent n'avoir aucune difficulté pour voir de près et 96% aucune difficulté pour voir de loin grâce au port de leur équipement optique. Toutefois, lorsque le trouble sensoriel est mal ou pas corrigé, il peut constituer une limitation fonctionnelle : 24% des plus de 80 ans disent avoir toujours du mal à voir les caractères d'imprimerie d'un journal après avoir été corrigé, et 17% ont du mal à distinguer un visage à quatre mètres (contre 2% pour les 20-29 ans).
Des inégalités sociales sont mises en évidence : les ouvriers et les employés, qui déclarent moins souvent des problèmes de vue, restent plus souvent avec des troubles non corrigés. Les personnes sans complémentaire santé ou bénéficiant de la CMU-C, souffrent également plus souvent de gênes résiduelles.
Le manque de moyens financiers ou des difficultés d'accès aux aides peuvent réduire le recours à l'ophtalmologue et l'opticien. « Toutefois, deux tiers des personnes qui déclarent avoir des difficultés pour voir les caractères d'imprimerie d'un journal portent des lunettes ou des lentilles. Il s'agit donc plus souvent d'une insuffisance de la correction au regard du trouble de la vision (ou d'une impossibilité de corriger totalement le trouble par des lunettes) plutôt que d'une absence de correction », précise la Drees.
*L'étude a été réalisée à partir de l'enquête Handicap-Santé (Insee-Drees) menée en 2008 auprès de 28 500 personnes. Pour la première fois, celle-ci associe les thèmes du handicap et de la santé.