Selon une étude de la Drees publiée hier, près d'un tiers des allocataires de l'API (allocation de parent isolé) et du RMI (Revenu Minimum d'Insertion) et 45 % des allocataires de l'ASS (Allocation spécifique de solidarité) disent avoir renoncé à au moins un soin pour des raisons financières dans les douze derniers mois, principalement dans les domaines dentaire et optique.
En effet, les dépenses d'optique (verres, montures, lentilles) concernent 15 à 27% de ces renoncements. Les soins de médecins spécialistes, dont les ophtalmologistes, sont également négligés : ils représentent 10 à 16% des renoncements. De manière générale, les absences de soins pour raisons financières s'observent davantage chez les hommes que chez les femmes.
L'étude révèle qu'une forte proportion des bénéficiaires de minima sociaux ne sont pas couverts par la CMU complémentaire (CMUC), au motif que leurs revenus dépassent le plafond fixé pour bénéficier de cette dernière. Ce plafond est fixé à 587 euros mensuels pour une personne (il est majoré de 50 % pour la deuxième personne, de 30 % pour les troisième et quatrième personnes, et de 40 % à partir de la cinquième personne). Ainsi, pour ceux qui ne possèdent aucune complémentaire santé, le reste à charge des dépenses d'optique et dentaire s'avère souvent trop important au regard de leurs ressources.
Rappelons qu'il existe en France 1,3 million d' allocataires du RMI, 400 000 de l'ASS et 206 000 de l'API, soit près de 2 millions de personnes au total.
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