La recherche pour rendre la vue aux malvoyants et non-voyants avance à grands pas. Alors que les équipes du Professeur José Sahel s'apprêtent à procéder, à Paris, aux premières implantations expérimentales de rétines artificielles, des chercheurs japonais, associés au fabricant d'équipements ophtalmologiques Nidek, développent parallèlement un système de vision artificielle également très prometteur.
Celui-ci est constitué d'une paire de solaires intégrant des caméras miniatures, qui filment l'environnement du porteur. Ces images sont instantanément converties en signal numérique par un appareil électronique, puis retransmises à un jeu d'électrodes de 4 mm² implantées dans l'oeil pour stimuler le nerf optique. "Lorsque le signal atteint le cerveau, le patient voit à nouveau" explique Motoki Ozawa, vice-président de Nidek. La qualité de l'image perçue par l'utilisateur varie en fonction du nombre d'électrodes implantées, chacune d'entre elles représentant l'équivalent d'un pixel d'une photographie numérique. Avec 9 électrodes, les expériences ont montré, en 2005, que le non-voyant pouvait voir la lumière. Des essais avec 49 électrodes auront lieu cette année à Osaka, et un dispositif comprenant 100 électrodes est en cours de développement par Nidek. Celui-ci devrait permettre aux non-voyants de percevoir des formes à de faibles distances et d'évoluer dans un environnement connu.
Cette technique ne sera cependant efficace que dans les cas où la rétine a perdu sa capacité à transformer les signaux lumineux en influx électriques, comme dans les cas de rétinopathie diabétique.
D'ici à deux ans, le fabricant japonais devrait avoir achevé le prototype définitif de son système de vision artificielle et procédé à son essai clinique sur une douzaine de patients. La commercialisation du produit est envisagée en 2011. Si d'autres chercheurs travaillent sur le même type d'équipements, la société Nidek estime que l'avancement de ses recherches lui permettra d'être la première à les mettre sur le marché.
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