Un pôle d'innovation dédié à la basse vision voit le jour au sein de l'Institut de la Vision. Le Consortium Descartes, qui regroupe industriels et chercheurs, abordera la malvoyance sous ses aspects technique et médical. "Il s'agit d'un programme ambitieux sur 5 ans pour apporter de nouvelles solutions aux malvoyants", indique Thierry Villette, Chef de projet du Consortium et Directeur R&D Neuro-bio-sensoriel chez Essilor. "L'intérêt d'un tel consortium est d'allier les compétences des différents acteurs. Techniques, avec par exemple les dispositifs optoélectroniques développés par Essilor. Médicales, avec les équipes de l'Institut de la Vision."
"De nouveaux produits seront opérationnels à l'horizon 2012, avec pour fonction d'optimiser la vision restante des patients", poursuit Thierry Villette. "Qu'il s'agisse de lunettes vidéo superposant en transparence des images virtuelles à la scène naturelle, ou d'aides sensorielles comme les 'cannes électroniques' pour la mobilité". Chef de file du projet, Essilor souhaite être davantage présent dans la basse vision, aussi bien comme distributeur que fabricant de dispositifs innovants. "C'est un marché qui est actuellement sous-servi et amené à se développer dans l'avenir, précise Thierry Villette. Son chiffre d'affaires potentiel, en produits et en services d'accompagnement, est au moins 5 fois supérieur à ce qu'il est aujourd'hui, environ 600 millions d'euros au niveau mondial."
Pour répondre aux besoins des malvoyants, la formation trouve une place naturelle aux côtés de la technologie. "Le volet formation en adaptation et en réhabilitation, qui existe déjà au sein de Varilux University, pourra être enrichi afin de coordonner efficacement les différents acteurs de la chaîne", détaille Thierry Villette, qui rappelle qu'en France à peine une cinquantaine d'opticiens est spécialisée en basse vision, sur un total dépassant les 10 000 professionnels.
Pendant 5 ans, le projet d'un budget total de 33 millions d'euros va mobiliser l'équivalent de 180 personnes à temps plein. L'agence de financement public OSEO apporte son soutien à hauteur de 10 millions, le reste étant financé par les acteurs eux-mêmes. Outre l'Institut de la vision et Essilor, le Consortium Descartes réunit les start-up Fovea Pharmaceuticals, Microoled et Visiotact ainsi que le laboratoire Aimé Cotton du CNRS.
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