Selon le dernier Baromètre de la santé visuelle des Français, présenté hier par l'Asnav (Association nationale pour l'amélioration de la vue), 91% des Français sont favorables à un contrôle de la vue des candidats au permis de conduire, pour "valider la capacité à conduire ou les équipements à porter". Ils sont également 93% à souhaiter des contrôles visuels périodiques au cours de la vie des conducteurs permettant de "les informer de leur capacité visuelle".
Au lendemain de la publication de ces chiffres, RTL a consacré une chronique entière à ce sujet, en demandant à ses auditeurs : "Faut-il imposer des contrôles de vue pour les automobilistes ?". Le Dr. Charles Mercier-Guyon, membre du Conseil médical de la Prévention routière, a ainsi rappelé que le Code de la Route oblige les conducteurs à avoir une acuité minimale (obtenue ou non avec une correction) de 5/10ème, et que ce minima est de 6/10ème en cas de vision monophtalme. Si le permis de conduire mentionne "port de verres correcteurs obligatoires" et que le conducteur ne porte pas ses lunettes et lentilles, il risque une amende de 135 euros et un retrait de 3 points sur son permis.
En revanche, les mesures restent, selon les auditeurs interrogés, insuffisantes pour les personnes souffrant de lourdes pathologies oculaires. Témoignant au micro de RTL, une auditrice cite ainsi son mari, privé de vision périphérique suite à une rétinite pigmentaire, toujours en possession de son permis de conduire. "Effectivement, un médecin ne peut pas retirer un permis de conduire mais seulement avertir son patient des dangers qu'il encoure. Chacun est censé avertir de lui-même l'autorité préfectorale des pathologies qui l'empêcheraient de conduire. C'est une démarche citoyenne" a expliqué le Dr. Charles Mercier-Guyon.
Favorables à des contrôles réguliers, les auditeurs restent cependant sceptiques quant à leur mise en oeuvre : "Seront-ils à la charge des particuliers ? Comment faire quand il faut parfois plusieurs mois pour un rendez-vous chez l'ophtalmologiste ?" questionne l'une d'entre elles.
Pour l'heure, l'Assurance maladie ne serait pas prête à financer ces contrôles. "La seule solution aujourd'hui, c'est la prévention. Il faut motiver les conducteurs à en parler eux-mêmes à leur médecin" encourage la Prévention routière.
Rappelons que, selon l'Asnav, 10 à 15% des accidents de la route pourraient être évités par la mise en place d'une politique de prévention des troubles visuels chez les conducteurs.
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