Déjà autorisée par la convention Cnam publiée en juillet dernier, mais sans faire force de loi, l’adaptation par les opticiens des primo-prescriptions fait cette fois l’objet d’un amendement (voir vidéo ci-dessus) dans le cadre de la proposition de loi de la députée Stéphanie Rist (Renaissance).
Adopté à l'Assemblée Nationale
Cette PPL vise notamment à établir un accès direct à certaines professions paramédicales (infirmiers en pratique avancée, kinésithérapeutes, orthophonistes,…), mais rien ne concernait notre secteur.
Un amendement de Frédéric Valletoux (Horizons) a été adopté à l'Assemblée Nationale et prévoit que : « Les opticiens-lunetiers peuvent adapter, lors de la première délivrance suivant la prescription de verres correcteurs ou de lentilles de contact, cette prescription après accord écrit ou oral du praticien prescripteur ».
Il est accompagné d'un sous amendement qui, lui, supprime la possibilité d'un accord oral « difficilement contrôlable » selon Madame la rapporteure, validé par un accord du Ministre.
Exposé sommaire
Cet amendement est destiné à modifier l’article L 4362-10 du Code de la Santé Publique pour permettre aux opticiens-lunetiers, lors de la première exécution d’une prescription, si la mise en situation d’usage n’est pas satisfaisante, de procéder à un examen de la réfraction, et adapter la réalisation de l’équipement.
Dans une situation de surcharge des cabinets d’ophtalmologie, cette évolution de bon sens apporte une solution simple et rapide au problème soulevé par les 5 % de nouvelles ordonnances de lunettes prescrivant une réfraction qui ne permet pas d’assurer une correction adaptée et un confort visuel optimal pour le patient. Il s’agit très concrètement d’éviter au patient de devoir de nouveau attendre longuement pour obtenir un rendez-vous chez l’ophtalmologue qu’il a déjà consulté, avant de revenir chez l’opticien.
Prochaine étape : le Sénat
L'amendement, adopté en 1ère lecture à l'Assemblée Nationale, doit maintenant passer devant le Sénat avant d'être définitivement adopté, modifié ou rejeté.
Cette inscription dans la loi, serait en tout cas, une première étape législative qui reconnaitrait les compétences des opticiens-lunetiers en matière de réfraction et dans leur capacité à l'amélioration à l'accès aux soins visuels des français.
En effet nous avons souvent plus de temps qu'en cabinet pour définir la correction visuelle adaptée, sans bien sûr toucher aux compétences médicales des ophtalmologistes.
C'est bien qu'il soit reconnu qu'une ordonnance lunettes puisse être adaptée par l opticien quand celui ci détermine qu'un réglage différent de la réfraction serait plus confortable.
Je me demande d'où sort le 5% d 'ordonnance "à problème" ? Est ce que les fabricants de verres confirment ce chiffre ? Ou bien est ce seulement le chiffre constaté par les cabinets d'ophtalmo c'est à dire pour les dossiers où l'opticien n'a pas résolu seul le problème ?
Je pense que ce chiffre est minoré par la difficulté de communication entre opticiens et ophtalmos. La réalité est probablement davantage autour de 15%. La réfraction est une détermination subjective. Il y aura toujours plusieurs réglages possibles et on ne peut pas réaliser les verres dans tous les réglages "pour essayer". Le porteur pourra s'adapter tant bien que mal à certains réglages donnant potentiellement raison à l'ophtalmo même si d'autres réglages auraient été plus facilement acceptés. Il est difficile pour l opticien de faire accepter à un ophta un dérangement pour un réglage différent quand le réglage initial n'est pas bloquant.
L étape suivante serait que la réfraction soit comme les écarts pupillaires : une donnée inscrite sur l'ordonnance mais pouvant être librement adaptée par l'opticien. En echange de cette liberté, il nous serait beaucoup plus facile de faire des comptes rendus systématiques, en particulier avec le développement du coffre fort internet de la sécu "Mon Espace Santé".
il y a beaucoup trop d "erreurs ophtalmo" dans les centres et c'est nous qui payons les erreurs des orthoptistes