Devant une salle comble à la Maison de la Mutualité à Paris, s’est déroulée ce jeudi 11 mai, l’assemblée générale d’Essilor.
Les actionnaires du groupe ont approuvé avec des scores sans appel, compris entre 95% et 99%, treize résolutions portant sur le projet de rapprochement Essilor et Luxottica. Leur vote était décisif pour valider cette union annoncée le 16 janvier dernier, par les deux groupes. « Vous allez participer à la création d’un nouveau leader de l’optique mondial qui comptera 150 000 personnes à son service. Essilor et Luxottica sont deux sociétés très compétitives qui ont leur racine. Elles auraient pu continuer leur chemin en parallèle, mais les verres et les montures c'est fait pour aller ensemble », a déclaré en ouverture de l’assemblée générale, le PDG d'Essilor, Hubert Sagnières.
Des échanges questions-réponses
S’en est suivie une session de questions-réponses. L’occasion notamment d’évoquer le statut de vice-président qu'aurait Hubert Sagnières, au côté du président Leonardo Del Vecchio. Réponse de Laurent Vacherot, le directeur général délégué d'Essilor : les droits attribués sont équivalents entre les 2 hommes.
Un des actionnaires a ensuite interpellé Hubert Sagnières sur le fonctionnement différent des deux groupes, Luxottica étant une maison familiale et Essilor d’une nature coopérative où les salariés jouent un rôle important. « Il faut faire un peu d'histoire. Il y a 45 ans, on avait Essel, une coopérative et Silor, une société capitalistique. Leur rapprochement a donné Essilor. Nous reproduisons la même chose que Essel-Silor puissance dix mille », a répondu le PDG d'Essilor.
Quid de la forte réduction du poids de l'actionnariat salarié, une des clés de la réussite d’Essilor ? « Cela restera un moteur de la culture du nouveau groupe. Au sein du conseil d'administration d’EssilorLuxottica, il y aura un représentant de l’association Valoptec, fédérant une grande partie des actionnaires salariés », a commenté Hubert Sagnières.
« EssilorLuxottica est encore tout petit… »
Le nouveau géant représentera environ 15 % du marché mondial de l'optique, estimé à 96 milliards. « EssilorLuxottica est encore tout petit, et il y a énormément d'acquisitions à réaliser », a-t-il fait savoir.
Principal objectif : réduire le nombre des personnes qui souffre d'une mauvaise vision, sans se soigner. En effet, 2,5 milliards de personnes ne sont pas corrigées, et ce chiffre atteindra 3,3 milliards en 2050.
Les échéances à venir
Prochaines étapes : la réalisation de l'opération attendue pour la fin du deuxième semestre 2017, sous réserve de la satisfaction des conditions suspensives (autorisations par les autorités concernées). Elle sera suivie de l’offre publique d'échange obligatoire initiée par EssilorLuxottica visant l’ensemble des actions émises par Luxottica restant en circulation. « Obtenir ces autorisations prendra beaucoup d'énergie, beaucoup de travail et beaucoup de temps, mais nous n'avons pas d'inquiétude particulière », a précisé Laurent Vacherot, le directeur général délégué d'Essilor.
Sous réserve de ces approbations, la holding liée au fondateur de Luxottica apportera sa participation de 62% à Essilor contre des actions nouvelles émises par le groupe français. Delfin détiendra ainsi 38% du capital du nouvel ensemble Essilor/Luxottica. Cette part doit descendre ensuite à 31% (sur la base d’un taux d’acceptation de l’offre à 100%) après une offre d'échange d'Essilor sur les actions restantes de Luxottica.
Le futur conseil d'administration d'EssilorLuxottica, dont les 16 membres ont été désignés et approuvés par les actionnaires d'Essilor, sera composé à parité de représentants des deux groupes.