Dès le Mido en mai, Acuité attirait l'attention sur les problèmes d'approvisionnement et de l'inflation en lunetterie et en juin pour l'inflation chez les verriers. Les difficultés d'approvisionnements touchent de plein fouet le secteur de l’optique, comme toutes les autres industries. Un rapport du Gifo* donne des précisions sur les augmentations depuis 2019, ainsi que sur celles à venir.
Les chiffres sont clairs : 100% des industriels de l’optique déclarent avoir constaté une hausse de leurs coûts de production depuis 2019. 71% d’entre eux indiquent être confrontés à des difficultés d’approvisionnement de certains composants ou substances, dont voici le détail :
Les matières premières des lunetiers :
Entre 2019 et 2022, le prix des matières premières importées pour la fabrication des montures a augmenté entre 12,5% et 18,7% en moyenne (12,5% pour l’acétate, 18,3% pour le plastique, 18,7% pour les métaux précieux et 14,7% pour les autres métaux en moyenne). Pour 2023, de nouvelles hausses comprises en moyenne entre 8% et 10% sont attendues sur ces matériaux.
Les matières premières des verriers :
Pour les verres, consommables de production et matières premières ont également connu une hausse entre 8% et 20% (azote) en moyenne, tandis qu’une nouvelle hausse, notamment sur les palets, est prévue en 2023.
En énergies :
La hausse du prix de l’énergie, qu’il s’agisse du gaz ou de l’électricité, a également un impact considérable sur la production dans un secteur très intensif en énergie. Pour l’électricité, les industriels sont confrontés à des hausses de 58% en moyenne entre 2019 et 2022, recouvrant des situations très disparates (de 0% à 320% selon la date d’échéance du contrat) et une nouvelle hausse de 68% en moyenne entre 2022 et 2023, avec là encore des situations très différentes (de 10% à 240%) en fonction de la date de renégociation du contrat. S’agissant du gaz, après une hausse de 52% en moyenne entre 2019 et 2020, les industriels anticipent une nouvelle hausse de 21% en moyenne entre 2022 et 2023.
En transports :
Les coûts de transport, qu’il s’agisse de l’acheminement des matières premières (+ 20% en moyenne) ou de la livraison des produits aux opticiens (+6,6% en moyenne), ont très fortement cru. Par ailleurs, la logistique est non seulement pénalisée par la hausse du prix des carburants, mais également fortement perturbée (encombrement des ports, pénurie de conducteurs, de containers…).
Cette enquête a été réalisée par le Gifo*, sur internet et de façon anonyme auprès des adhérents de Leoo et du Sidol entre le 14 avril et le 8 juin 2022. L'étude ne prend pas en compte d'autres hausses comme les salaires ou la gestion des déchets.
*Gifo : Groupement des industriels et fabricants de l'optique.