Leonardo Del Vecchio a accordé une longue interview au journal italien Corriere Economia, dans laquelle il explique sa stratégie pour Luxottica. Il a ainsi annoncé qu’il comptait, d’ici deux à trois ans, céder le contrôle de la société aux managers. Le rôle de la famille Del Vecchio (en particulier celui de ses cinq enfants) se limitera ainsi à un rôle d’actionnaire.
Il a ensuite abordé d’autres thèmes d’actualité : la faiblesse du dollar, la compétition chinoise et les mouvements de licences intervenus cette année. Sur tous ces sujets, le patron italien se montre optimiste.
En particulier, il suggère que la Chine soit aussi appréhendée comme un marché potentiel pour les distributeurs de produits haut de gamme. « Nous pouvons vendre en Chine des produits que nous ne pourrions pas vendre aux Etats-Unis. Environ 100 millions de Chinois ont un pouvoir d’achat deux fois plus important que celui de la population italienne. Il y a un marché pour les produits de luxe en Inde et en Chine. »
S’il regrette la perte de la licence Armani, c’est en partie pour les rapports personnels qu’il entretenait avec le couturier. Leonardo Del Vecchio se félicite des bons débuts de la licence Versace, mais exclut de devenir actionnaire de la maison de couture, afin de ne pas susciter de conflits d’intérêts avec les autres marques distribuées par Luxottica. En revanche, il a récemment intégré le Conseil d’Administration de Versace en vue de travailler au plan de réorganisation de la Maison qui interviendra dans le courant de l’année 2004. Enfin, Leonardo Del Vecchio a refusé de commenter les rumeurs selon lesquelles Luxottica serait à l’initiative de l’OPA lancée sur Cole National aux Etats-Unis : « Tout ce que je pourrais dire peut affecter le cours de bourse de cette société. »

L'action Luxottica, a rebondi de 1,15% à 14,42 € à la bourse de Milan après les commentaires de son patron-actionnaire.