Toujours selon les résultats de l'enquête Gallileo Business Consulting sur les attentes des porteurs vis-à-vis des complémentaires Santé commanditée par la CDO, 83% des personnes interrogées se disent prêts à payer un reste à charge pour un équipement "qui leur correspond parfaitement plutôt que de choisir des lunettes dont le prix ne dépasse pas ce que la mutuelle rembourse".
Les résultats de l'étude montrent également que le tiers payant n'est pas une condition essentielle de l'achat de lunettes : en effet, 2 porteurs sur 3 se disent prêts à faire l'avance des frais pour acheter des lunettes qui correspondent parfaitement à leurs attentes chez un opticien qui ne pratique pas le tiers payant.
En matière de complémentaires Santé, les consommateurs se montrent par ailleurs peu enclins à subir trop de contraintes. Dans le cas où ceux-ci devraient obligatoirement acheter leurs lunettes dans une gamme au sein de laquelle aucun produit ne leur plaît, 77% "changeraient de mutuelle dès que possible".
Les clients n'hésitent pas non plus à faire jouer la concurrence : 63% des 829 porteurs interrogés se disent prêts à changer de complémentaire Santé si on leur propose, pour une même cotisation, des remboursements plus intéressants pour les lunettes.
Plus de renouvellements chez les porteurs achetant dans des réseaux
Les porteurs ayant acheté leurs lunettes au sein du réseau d'opticiens partenaires de leur OCAM (19% de l'échantillon total) changent plus souvent d'équipement que les autres. 53% d'entre eux reconnaissent que leurs conditions de remboursement les incitent à renouveler leur équipement "plus fréquemment que nécessaire" (contre 38% pour ceux ayant acheté leurs lunettes hors réseau). En outre 65% changeraient moins souvent de lunettes si leur niveau de prise en charge baissait (contre 45% pour ceux ayant acheté leurs lunettes hors réseau).
Il s'agit souvent de consommateurs "soucieux en priorité de maîtriser le coût de leur achat de lunettes", qui selon l'enquête CDO, sont des personnes à faibles revenus, surtout de moins de 35 ans, porteurs de verres unifocaux, qui recherchent d'abord un produit moyen ou entrée de gamme. A l'inverse, les clients ayant acheté leur équipement chez un opticien hors réseau (81% de l'échantillon) sont "soucieux en priorité de leur santé visuelle" : ils recherchent d'abord des produits de qualité, sont plus âgés (66% de plus de 35 ans) et portent des progressifs. Ceux-ci continueraient de renouveler leurs lunettes autant que nécessaire même si leur niveau de remboursement venait à baisser. Les OCAM doivent améliorer la lisibilité des conditions de prise en charge
Accepter de payer un reste à charge ou d'avancer le montant total de l'achat s'accompagne d'une volonté d'information sur le montant du remboursement. Ainsi, pour 9 porteurs sur 10, il est important de connaître les conditions et le niveau de la prise en charge des dépenses d'optique avant de se rendre chez l'opticien. 58% se renseignent eux-mêmes auprès de leur complémentaire Santé, mais un tiers estime que les informations données sont "floues et pas très compréhensibles" et ne comprend pas facilement le montant de la prise en charge, quel que soit l'OCAM, avec ou sans réseau d'opticiens partenaires. Un quart des clients est quant à lui renseigné par l'opticien lors de l'achat de lunettes. "L'opticien est également un vecteur d'information des OCAM vers leurs assurés. Il doit s'impliquer et expliquer les processus de remboursement aux porteurs. Les complémentaires Santé doivent, quant à elle, améliorer leur communication et ne pas générer de confusion entre niveau de remboursement (indicateur de performance d'un contrat d'assurance Santé) et tiers-payant (facilité de paiement, mais aussi facteur de déresponsabilisation du consommateur); car, on le voit, ce dernier est loin d'être un critère essentiel pour les porteurs" conclut Fabrice Masson, directeur de la CDO.