Selon une récente enquête réalisée par Ipsos*, les frais liés à l'achat de lunettes, de lentilles ou de prothèses sont ceux qui pèsent le plus sur les dépenses de santé des Français. Ces postes, évalués après remboursement, sont les plus lourds du budget santé pour 72% de nos concitoyens. Ils se situent loin devant les dépassements d'honoraires, les médicaments et les hospitalisations, cités comme les dépenses les plus importantes pour respectivement 13%, 10%, 5% des personnes interrogées.
Une médecine à deux vitesses
Cette étude révèle par ailleurs que 39% des Français ont renoncé depuis le début de l'année à des soins en raison de leur coût (ces renoncements ne sont pas détaillés) : c'est notamment le cas des femmes (42% contre 35% des hommes), des jeunes (43% des moins de 35 ans contre 37% des 35 ans et plus), et bien entendu des ménages modestes (53% des foyers ayant moins de 1 200 euros de revenus mensuels). Une forte proportion de la population estime que la médecine française est à deux vitesses : pour 50% des personnes interrogées (64% des ouvriers et 54% des employés), le système de santé n'offre pas des soins financièrement accessibles à tous.
1 Français sur 3 juge "nécessaire" d'augmenter la participation des Ocam
Si, pour 89% des Français, notre pays offre des soins de qualité, ils sont 91% à juger que le financement de la santé est menacé. A moins d'un an de l'élection présidentielle, nos concitoyens plaident pour un réel débat autour de ce sujet. Pour permettre la pérennité du système de santé, 83% sont favorables à une amélioration de la gestion des établissements de soins et 78% à la réduction des dépassements d'honoraires. 44% jugent « nécessaire » une hausse des cotisations sociales (mais n'y sont pas favorables). Une augmentation de la part des dépenses remboursées par les complémentaires santé est également estimée « nécessaire » par 33% des personnes interrogées.
*Enquête réalisée du 11 au 15 avril 2011 par Ipsos et Logica Business Consulting pour Comfluence et la Fédération de l'Hospitalisation Privée auprès d'un échantillon de 996 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.
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