Le renoncement aux soins optiques et dentaires ne serait guère plus important chez les bénéficiaires de la CMU complémentaire que chez les bénéficiaires d'une complémentaire santé privée. C'est ce que révèle une enquête* de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques), publiée lundi 19 janvier.
Ainsi, en 2006, 5% des bénéficiaires de la CMUC ont renoncé à des soins optiques au cours des 12 derniers mois. Cette proportion est de 3% chez les titulaires d'une complémentaire santé classique, et de 11% chez les personnes ne bénéficiant d'aucune complémentaire.
Le renoncement est en revanche plus important pour les soins dentaires : 7% des hommes et 12% des femmes bénéficiaires de la CMUC ont annulé ou reporté un soin dentaire pour raisons financières.
"La CMUC permet de diminuer le renoncement. A tranche d'âge égale, le taux de renoncement est proche de celui des personnes protégées par une couverture complémentaire privée, l'écart entre les taux n'apparaît pas statistiquement significatif" souligne la Drees.
Fin 2007, 4,3 millions de Français étaient titulaires de cette couverture, mise en place en 2000 et attribuée gratuitement sous conditions de ressources. Elle concerne essentiellement une population jeune (40% de moins de 20 ans, 30% de 20-39 ans), féminine, où dominent les ouvriers, les employés et les chômeurs. La CMUC peut être gérée par des complémentaires santé : ce système permet aux affiliés, à la sortie du dispositif, de bénéficier pendant un an d'un tarif privilégié pour adhérer à une complémentaire classique.
*Enquête réalisée en 2006 dans le cadre de l'enquête sur la santé et la protection sociale, effectuée auprès d'un échantillon d'assurés sociaux de 7 000, correspondant à 20 000 personnes.
Santé