Législation

Nouveau décret : réaction et explication du Syndicat national autonome des orthoptistes (Snao)

Nouveau décret : réaction et explication du Syndicat national autonome des orthoptistes (Snao)

Laurent Milstayn, président du Snao

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Laurent Milstayn, président du Snao (le Syndicat national autonome des orthoptistes) a répondu à nos questions sur les règles générales d’exercice de la profession d’opticien-lunetier. Il émet des réserves sur ce texte et demande que la place des orthoptistes soit légitimée.

Acuité : Quelle est votre réaction suite à la publication du décret ?

Laurent Milstayn : Négocié par les syndicats des opticiens et en particulier la Fnof, le nouveau « décret relatif aux conditions de délivrance de verres correcteurs ou de lentilles de contact oculaire correctrices et aux règles d’exercice de la profession d’opticien-lunetier » assoie, s’il en était besoin, la position des opticiens-lunetiers comme professionnels paramédicaux. Le Snao salue cette étape supplémentaire qui renforce la cohésion des 3 O au sein de la filière visuelle.

A. : Comment les orthoptistes se positionnent sur ce décret ?

L. M : Les orthoptistes s’inquiètent de la parution de ce texte autant pour la santé visuelle des patients que pour leur propre avenir. Ils considèrent légitimement qu’ils ont tout autant leur place dans le renouvellement/adaptation des systèmes de corrections optiques. Les orthoptistes appellent donc l’ensemble de la filière à l’union pour demander une modification de la Loi Santé en ce sens.

A. : Ce décret est-il une avancée dans la constitution d’une filière mieux organisée ?

L. M : Depuis des années, le Syndicat national autonome des orthoptistes (Snao) se mobilise pour que les 4 000 orthoptistes français puissent participer à la réduction des délais d’attente dans les cabinets d’ophtalmologie en obtenant :

  • la possibilité, tout comme les opticiens-lunetiers, de renouveler et adapter les corrections optiques;
  • la rémunération des protocoles de délégations pour tous les orthoptistes (salariés et libéraux);
  • le suivi des patients « physiologiques » confiés par les ophtalmologistes qui choisiraient eux-mêmes les modalités de ce suivi et ceux de leurs patients éligibles.  

Faute de quoi, les orthoptistes se verront dans l’obligation d’informer leurs patients que :

  • actuellement le seul circuit totalement sécurisé pour le renouvellement/adaptation de leurs corrections optiques reste la consultation ophtalmologique assistée ou non par un orthoptiste salarié;
  • la possibilité qui leur est offerte de faire renouveler/adapter leurs corrections par l’opticien se limitera à la mesure de leur seule réfraction à l’exclusion de tout autre examen;
  • les compétences légales en réfraction et en exploration fonctionnelle des orthoptistes se trouvent totalement dévalorisées par l’impossibilité qui leur est faite d’accéder à l’ajustement des corrections

L’ensemble des orthoptistes, en délivrant ces informations, se prémunira ainsi de tout recours possible ainsi que de tout risque pour leurs patients, risque si souvent invoqué lorsqu’ils réclament d’être considérés comme les autres acteurs de la filière en matière de renouvellement/adaptation. Nous ne sommes pas certains que les délais et la santé publique en sortent gagnants !

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Écrit par la Rédaction
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8 commentaires
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F A
Juste un point terre à terre, un orthoptiste n'est pas un docteur, il va falloir vous doter d'assurances très costaud pour assumer les erreurs de réfractions !

aussi bon que l'on soit, une réfraction reste subjective, par conséquent soumis à interprétation et donc à erreur. Bonne chance à un éventuel nouvel acteur !

Le seul professionnel de santé visuelle ayant une garantie de résultat, c'est l'opticien !
Quel autre professionnel est le mieux placé pour assumer le décret nouvellement paru !

Travaillez en association pour la santé visuel du porteur, Que nenni !!! Le SNAO préfère les menaces !

Mais, n'oubliez pas que sans nos rappels de l'importance des bilans orthoptique dont nos clients n'ont strictement rien à faire, la plupart de vos patients disparaîtrait !!




D L
Je le dis encore sans arrière pensée: la finalité est toujours la même : vous pouvez faire tout les diplômes que vous voulez, seul le BTS OL est pris en compte dans le système actuel à moins de travailler dans un cabinet d'[...] ophtalmologistes feront toujours peser la balance .Arrêtez de parler de partenariat ou autre. Ils nous prennent pour des .......
H Serret
philippe tu as parfaitement raison et je rajouterai qu'ils n ont AUCUNE notion de ce qu'est un verre correcteur, hors la réfraction n'est qu'un élément de la performance visuelle
Laurent Milstayn
Bref, tous les orthoptistes sont nuls et tous les opticiens des HORS LA LOI quand un opticien fait de la pub pour des bilans de vision gratuits sur le papier qui entoure les baguettes de pain (interdiction de communiquer sur la réfraction).

Nous voilà bien avancés !!!
Philippe Levasseur
Les orthoptistes sont loin d'être nuls, les situations sur le terrain sont généralement bonnes, quoique les relations soient généralement rares.
Les relations entre opticiens et ophtalmologistes souffrent depuis des lustres de la guéguerre entre une minorité bruyante, et parfois en responsabilité, des deux côtés, il serait dommage que de telles positions se mettent en place entre nos deux professions.
Laurent Milstayn
Cher M. Levasseur,

Je vous remercie de nous donner votre ressenti personnel sur la formation des orthoptistes à la réfraction.

Mais des études, des chiffres, des rapports semblent plus fiables, à mon point de vue, qu'un ressenti uni-personnel même basé sur des expériences sans doute réelles.

Si nous nous en tenons aux seules anecdotes, nombres de mes collègues pourront vous raconter des poses de Press on à l'envers, des incorporations de prismes ratées, des incompréhensions de transpositions de formules de la part d'opticiens diplômés ...

Mais nous n'entrerons pas ici dans un "concours de zizi"

Juste pour votre information, les orthoptistes ont inscrit la réfraction au programme de leur formation continue depuis plus de 20 ans : formation assurée dans son intégralité par Jean Pierre Bonnac
et est enseignée en formation initiale depuis 20 ans au bas mot, aussi.
Philippe Levasseur
Cher Monsieur Milstayn, loin de moi l'idée de ne me baser que sur des anecdotes, pour ce que j'en sais, jusqu'en 2007, le cursus de formation des orthoptistes dépendait entièrement des services hospitaliers dans lesquels ils étaient formés, dans aucuns à ma connaissance ils ne pratiquaient la réfraction, vos collègues de villes pour la plupart font un travail remarquable dans leur domaine, mais ne pratiquent pas la réfraction et ne sont pas équipés pour le faire.
Lorsqu'il y à moins de 15 ans j'ai tenté sur l'est parisien de trouver des orthoptiste pour intervenir en rééducation de basse vision aucun n'a voulu se former à cette discipline, qu'ils ignoraient; pour développer une consultation pluridisciplinaire dans un hôpital Parisien il à fallu faire intervenir le financement complémentaire d'un Rotary Club car ni la jeune orthoptiste, ni l'hôpital n'avaient le budget nécessaire.
La basse vision est un domaine dans lequel la coordination des 3O (appellation amusante mais qui semble vous plaire) auraient un important travail à développer, Car sans rééducation pas de bons résultats en équipement dans bien des cas, hors, la rééducation est elle du ressort de l'opticien?
Dans quelques années, quand 100% de vos collègues seront formés à la réfraction il sera temps de revenir sur le débat, mais nous pourrions peut être pour le moment, en parfaite synergie, approfondir nos collaborations dans les domaines qui sont en place.

Je note au passage que vous faites référence à Jean Pierre Bonnac, je salue le fait que pour apprendre la réfraction votre profession se soit tourné vers la notre.
Philippe Levasseur
Le problème me semble avant tout être hétérogénéité de la profession d'orthoptistes, Un grand nombre d'entre eux ne semblant pas formé à la réfraction (il semble même au vu des appels que je reçois parfois qu'il ne sachent pas relever les puissances des verres) comment alors accorder un droit global à une profession qui globalement n'en à pas la compétence? Depuis toujours les opticiens ont appris pendant leurs études à déterminer les corrections optiques nécessaires.
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