Il y a 2 semaines, un rapport sénatorial lançait une idée à première vue surprenante : faire passer les prises en charge d'équipements optiques tous les 3 ans, contre 2 ans aujourd'hui. Cette piste a été également suggérée par la (Fédération Nationale de la Mutualité Française) le même jour. 

Objectif : réaliser des économies, de l'ordre de 600 millions d'euros pour les Ocam, selon l'analyse de la mission sénatoriale et retrouver un équilibre budgétaire dans les dépenses du 100% Santé. En somme, diminuer les remboursements optiques pour financer le dynamisme du 100% Santé en audio et en dentaire. 

 

« Cette proposition ressemble à une sanction collective »

Nous avons demandé à Vincent Dedes, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof), ce qu'il pensait de cette recommandation : 

« Il semble que c'est une réaction à l'augmentation importante des dépenses en équipements optiques ces dernières années. Je trouve dommage de pénaliser l'ensemble des patients, pour une minorité qui abuse des possibilités de renouvellement optique ou se font rembourser des corrections optiques sous couvert de très faibles corrections optiques dont l'utilité est incertaine ».

D'autres pistes pour réaliser des économies

« Il serait plus judicieux de réaliser les économies nécessaires dans le contexte actuel en accentuant la lutte contre certaines dérives : 

  • les différentes fraudes,
  • les prescriptions optiques non pertinentes, 
  • les fausses modifications réfractives uniquement justifiés pour réduire le délai de prise en charge de l'équipement, 
  • l'usage de la télémédecine en magasin ayant pour seul but le consumérisme optique,
  • les fausses télé-expertises qui ne sont en réalité qu'un achat d'ordonnance optique par des opticiens peu scrupuleux 

Ces pratiques mettent en danger notre système de protection sociale et la santé visuelle des patients : cette proposition ressemble donc plus à une sanction collective qui va surtout impacter les patients et les acteurs honnêtes de la filière visuelle », conclut Vincent Dedes.

 

Nous avons proposé aux syndicats d'opticiens (Rof et Fnof) de réagir. 

Le Rof préfère attendre la présentation du PLFSS 2025 (en fin de semaine). 

La Fnof préfère ne pas commenter cette proposition hors contexte, étant donné que le rapport du Sénat aborde d'autres sujets liés les uns aux autres.