La Fnof, par la voix de son président Alain Gerbel, a évolué sur la question de la suppression de l'obligation d'ordonnance pour les lunettes et vient de prendre position aux côtés du Snof, et de son président Thierry Bour, en faveur de son maintien dans le cadre de la loi Macron.
La Fnof et le Snof demandent aux députés et aux sénateurs de la Commission Mixte Paritaire, qui se réunira le 3 juin prochain, de revoir les dispositions introduites au Sénat par l’article 11 Quater C du projet de loi pour la Croissance, l’Activité et l’Égalité des Chances Economiques, concernant la suppression de l’obligation de prescription médicale pour la délivrance des verres correcteurs.
Adapter l’obligation de prescription à l’âge et à la santé du patient
Depuis toujours vent debout contre cette suppression, les ophtalmologistes soulignent le risque important pour la santé visuelle des patients, et notamment le dépistage des maladies oculaires. Le Dr. Thierry Bour, président du Snof, souligne d’ailleurs « qu’un tiers des visites pour des renouvellements de lunettes permettent de détecter d’autres pathologies chez les patients ». La Fnof estime pour sa part que « cette disposition ne permettra pas de répondre aux enjeux des délais d’attente ».
Dans un communiqué commun, les deux syndicats réclament « la mise en place d’une véritable filière de santé visuelle fondée sur la complémentarité entre les ophtalmologistes, les orthoptistes et les opticiens ». La Fnof et le Snof rappellent également qu’une « concertation est en cours au sein de la filière visuelle entre ophtalmologistes, orthoptistes et opticiens dans le cadre d’une mission IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) visant à redéfinir les responsabilités des acteurs et conduire à une réduction des délais de rendez-vous chez les ophtalmologistes tout en conservant la qualité du dépistage et de la prévention ».
La Fnof et le Snof souhaitent l’adaptation de l’obligation de prescription en fonction de critères comme par exemple l’âge ou l’état de santé du patient. Pour Alain Gerbel, « il est important d’attendre le résultat de la mission IGAS. C’est pourquoi nous demandons aux parlementaires réunis en Commission Mixte paritaire de revoir les dispositions introduites au Sénat concernant la suppression de l’obligation de prescription médicale ».
Pour le moment donc je veux croire à l'aboutissement positif d'une réflexion certes difficile entre les divers protagonistes mais qui doit se développer de façon paisible.
A titre individuel, je résumerai ma position de la façon suivante, la situation antérieure à la loi Hamon avait fait preuve d'efficacité depuis la réglementation de la profession d'opticien, un encadrement plus précis de la fourniture hors prescription, permettant de répondre au mieux au besoins de compensation visuelle des amétropes, même en cas d'urgence, accompagnée d'une incitation forte à la prévention et à la surveillance des pathologies est souhaitable.
Il ne faut pas non plus mettre en place un système qui interdirait aux opticiens Français de répondre à la demande de visiteurs étranger reconnaissant nos compétences. Lorsque j'étais opticien à Paris, j'équipais régulièrement des étrangers, américains principalement, qui ne faisaient pas confiance à l'acquisition de verres progressifs outre atlantique, depuis que je suis frontalier avec l'Allemagne, il m'arrive d'équiper des clients, suivis par des médecins allemands qui refusent de faire des prescriptions considérant que c'est du ressort de l'opticien de réaliser la détermination des verres, le suivi médical est toutefois assuré. L'interprétation stricte de la loi Hamon rendrait impossible ces réalisations.
C'est l’intérêt de l'amétrope qui doit être avant tout pris en compte, les intérêts ou sensibleries corporatistes devant céder le pas. Cherchons à exploiter les compétences de chacun au mieux et faire jouer pleinement les complémentarités en les renforçant et cessons de favoriser des oppositions stériles entre professionnels de bonne volonté.
Il est certain que la mise en forme de textes équilibrés permettant cette utopie est un travail difficile et qu'il me semble que certaines décisions politiques sont plus guidées par des volontés d'image que par un réel travail de fond. espérons que nos représentant parviennent à éviter ces écueils.