« La formation d'optométrie ne donne aucun droit dans notre système de santé. Une information claire doit être apportée aux étudiants inscrits dans des formations d'optométrie ». C'est par ces phrases sans équivoque que le ministère de la Santé a répondu hier a plusieurs députés qui l'avaient alerté sur l'opportunité de reconnaître cette profession en France.
S'appuyer sur les métiers existants
Revenant sur le rapport rendu par Laurent Hénart sur les « nouveaux métiers de santé », le gouvernement a rappelé que celui-ci insiste sur la nécessité de penser l'évolution des métiers à partir des besoins de santé, et non à partir des diplômes eux-mêmes. Dans ce contexte, il préconise de s'appuyer sur les métiers socles qui existent déjà avant d'envisager la création éventuelle de nouveaux métiers. Laurent Hénart « propose une méthode pragmatique, inscrite dans le cadre juridique des coopérations (art. 51 de la loi HPST) d'expérimentation de quelques nouveaux métiers, destinés à mieux prendre en charge les pathologies chroniques, par des personnels soignants et rééducateurs ayant suivi un cursus complémentaire ». Mais « ni le diplôme ni le métier d'optométriste ne remplit ces différents critères », insiste le ministère.
Les orthoptistes en première ligne
Pour faire face à la baisse démographique des ophtalmologistes, le ministère de la Santé mise avant tout les orthoptistes, « personnels paramédicaux formés en faculté de médecine, et dont le diplôme est en cours de réingénierie ». Il souhaite en augmenter le nombre, et encourage l'évolution de leur formation et de l'exercice orthoptique. Le gouvernement rappelle par ailleurs que « le diplôme d'opticien-lunetier et le diplôme d'orthoptiste sont les seuls diplômes professionnalisants de la filière visuelle ».